Évaluer l’élève pour apprécier ses ressources d’apprentissage avec discernement

Ce schéma représente l’examen diagnostique transdisciplinaire des apprentissages (EDTA). « Évaluer » est pris dans le sens « apprécier » et « diagnostique » dans le sens « discerner », donc apprécier les capacités

d’apprentissages d’un élève avec discernement. Étant donné le nombre possible de niveaux en jeu derrière chaque problème ou question d’apprentissage, une lecture multiple (cognitive, pédagogique, instrumentale-logopédique, neurologique, affective, systémique et médicale) constitue ce que nous avons trouvé de plus efficace jusqu’à présent pour mettre en évidence le potentiel d’une personne et lui en faire part et bien le communiquer.

Cette démarche se veut une méthode d’évaluation des apprentissages qui aide à se représenter le sujet globalement et faire les liens avec les questions posées. Bien menée, cette action peut conduire un élève à accomplir un premier progrès rapide qui lui permet de sentir l’utilité d’une aide proposée en conséquence de cette évaluation, à mieux comprendre ses performances scolaires.

Quelques buts et bonnes raisons justifiant la meilleure communication des résultats de l’examen diagnostique transdisciplinaire des apprentissages :

1. Offrir une aide structurante dans la construction de la représentation de soi ;

2. offrir un trésor d’informations pour améliorer sa méthode de travail ;

3. offrir l’occasion de mettre des mots sur ses difficultés d’apprentissage ou sur ses forces ;

4. promouvoir la construction d’une représentation commune des compétences de l’élève ;

5. il nous apparaît également comme un outil essentiel pour les orientations scolaires ;

6. n’oublions pas son rôle préventif, notamment celui de prévenir une aggravation des difficultés d’apprentissage, ainsi que leurs corollaires pédagogiques et affectifs ;

7. un élève qui éprouve des difficultés d’apprentissage importantes peut être mal vécu par ses condisciples (ils peuvent moquer ses difficultés, mal accepter sa lenteur, son hyperactivité, etc.) ;

8. le jeune peut être également mal vécu par ses enseignants, pour les mêmes raisons, mais aussi parce que ne comprenant pas forcément l’élève, ils se sentent démunis, renvoyés à une angoisse de non-maîtrise, ce qui peut les amener à disqualifier l’élève ; cela génère des troubles du comportement extravertis ou introvertis supplémentaires chez le sujet ; ceci peut se passer dès la maternelle ;

9. la quête de soi mérite la meilleure objectivité ;

10. notre expérience nous montre qu’une bonne communication des résultats peut contribuer à développer un langage commun auprès des différents acteurs quand ils s’adressent à l’élève ;

11. le dossier d’apprentissage qui bénéficie d’une telle information constitue pour l’apprenant, ses proches, ses enseignants une référence précieuse pour qu’il bénéficie de la meilleure individualisation tant didactique qu’évaluative, notamment pour les adaptations prévues aux CEB, CE1D, CE2D, IB (international bachelor).

Remarques :  

– L’examen diagnostique transdisciplinaire des apprentissages comme nous le concevons sert aussi à mettre en évidence l’existence de risques de dommages psychologiques ou pédagogiques graves et irréversibles qui pourraient affecter la jeune personne évaluée, et à poser des principes de précaution, même si le risque n’est pas établi. Ces principes concernent l’orientation scolaire, la remédiation, notamment.

– Il semble que l’élève bien informé sur son cerveau et son fonctionnement améliore ses résultats scolaires (G. Allaire-Duquette, M. Bélanger, S. Masson, in A.N.A.E., 2015 ; 134 ; 55-62, Le programme pédagogique neuroéducatif « À quelle découverte de mon cerveau » : quels bénéfices pour les élèves d’école élémentaire ?). Notre expérience valide cette hypothèse. On peut parler de neuroéducation, de neuropédagogie.

Retenons qu’une évaluation diagnostique pluri et transdisciplinaire bien menée et bien communiquée constitue en soi une première aide fiable et valide vers la résolution des problèmes exprimés par un élève ou son environnement.

Comprendre une langue étrangère à l’audition

 

La compréhension à l’audition consiste à écouter une production orale, puis à la résumer en français ou dans la langue étudiée, à répondre à des questions pendant ou après l’écoute, questions remises avant ou après l’audition. Une des ambitions de cette procédure réside dans l’amélioration de la discrimination auditive, de l’écriture, de la traduction à partir du texte parlé travaillé. L’étudiant adaptera les activités proposées ici à la matière et au matériel utilisé par l’enseignant. L’apprenant exerce sa reconnaissance orale, sa prononciation. L’entraînement se fait à son rythme. À cette fin, sont maniées en parallèle, la verbalisation, l’écoute et la lecture. Un des buts consiste à installer dès le départ la bonne prononciation (analyse auditivo-verbale). Une démarche générale reconnue comme efficace : écrire morceau après morceau le texte écouté tout en l’ayant sous les yeux, puis le répéter au fur et à mesure de l’audition. L’apprenant développe sa discrimination auditive et sa compréhension de la langue étudiée.

Comment faire ? (Je = l’apprenant)

Je peux rencontrer plusieurs situations :

A. Je possède l’enregistrement des textes avec (A1) ou sans les écrits (je passe directement à A2).

A1. Pendant que j’écoute l’enregistrement, je lis le texte et pousse sur pause dès que je me sens pris de vitesse, même après quelques mots. Une fois terminé, je le réécoute, mais alors, je redis chaque phrase tout haut, l’écrit sous les yeux et en prenant le meilleur accent. Progressivement, sans aide, je répète uniquement à partir de l’écoute. Ou : En même temps que j’auditionne, je lis le texte et traduis l’extrait en français ; je pousse sur pause dès que je me sens pris de vitesse même après quelques mots seulement. Ensuite, je le réécoute, mais cette fois-ci, je répète chaque phrase tout haut, le texte devant moi et en prenant le meilleur accent. Progressivement, je me passe de l’écrit et répète uniquement à partir de l’écoute. Le fait d’avoir traduit le texte favorise la compréhension orale.

A2. Ensuite, pour me préparer à une audition suivie ou accompagnée de questions, après chaque phrase, si possible, je formule par écrit dans la langue étudiée, une question dont l’extrait entendu en constitue à peu près la réponse. J’utilise la syntaxe, le vocabulaire de l’extrait. Si je ne possède pas le texte, je peux retranscrire ce que j’entends, mais ce n’est pas évident. Je peux m’associer avec des condisciples, ou mieux, avec une personne qui maîtrise bien la langue étudiée. Pour revoir, je m’interroge oralement sans avoir relu, en démarrant de ces questions. Ici aussi, avoir transposé l’écrit dans sa langue maternelle facilite son audition par la suite, pour certains.

B. Je n’ai pas l’enregistrement et ne peux me le procurer.

B1. À partir du texte écrit, je demande à une ou plusieurs personnes qui possèdent un bon accent de l’enregistrer puis je suis la procédure A1 et A2. Si je ne possède pas d’enregistreur, j’essaie de m’entraîner comme ci-dessus, mais avec un répétiteur, pourquoi pas un condisciple. Il doit posséder un bon accent.

B2. Ensuite, pour me préparer à une audition suivie ou accompagnée de questions, je lis le texte ou les premières phrases. Si possible, je formule par écrit dans la langue étudiée, des questions, dont ces phrases, sont à peu près la réponse. J’utilise la syntaxe, le vocabulaire desdites phrases. Pour revoir, je peux m’interroger oralement sans avoir relu, à partir des questions élaborées. Après je procède à la vérification. Ici aussi, avoir traduit le texte favorise la compréhension orale. S’entraîner seul, sans enregistrement, représente vraiment le dernier choix.

C. Compréhension à l’audition non préparée. J’écoute un enregistrement nouveau.  – Dès le 1er passage, j’essaie de répondre, sans écrire, à la double question « de quoi parle-t-on exactement et qu’est-ce qu’on en dit vraiment ? » – Puis dès le suivant, j’écris dans la langue étudiée les mots clés qui répondent à la double question. Si le professeur donne un questionnaire, si possible, je réduis chaque question à une idée clé (voir la double question ci-dessus) que je note afin d’orienter mon analyse.

Le côté cognitif de cet exercice intellectuel :

⦁ Comme l’élève écoute, il s’appuie sur sa capacité à mémoriser au moins les idées-clés du texte écouté à court ou moyen terme.

⦁ En même temps, il essaie de traduire en français ce texte, tant mieux s’il peut écrire dès le départ ce qu’il veut pour soulager ses efforts mnésiques, intellectuels, il n’est alors pas obligé de mémoriser à long terme (écrire les idées-clés, faire un schéma).

⦁ Il doit donc faire plusieurs choses à la fois, ce qui exige une concentration importante soutenue par sa mémoire de travail auditive.

⦁ Il s’appuie aussi sur ses connaissances de la langue écoutée comme la maîtrise du vocabulaire, de la syntaxe.

⦁ S’ajoute aussi la qualité de sa discrimination auditive, la pratique auditive et parlée de la langue.

⦁ Une langue est un outil de communication, si une personne ne la pratique pas, elle l’oubliera plus ou moins, plus ou moins rapidement, selon ses ressources mnésiques.

⦁ Etc.

Notre expérience montre que la compréhension à l’audition s’avère très peu travaillée à l’école, mais se voit évaluée aux examens malgré tout. De nombreux échecs en découlent, essentiellement pour le cours de flamand. Même s’il constitue l’autre langue nationale, les enfants francophones qui ne sont pas en immersion ou qui ne la pratique pas hors école, vivent souvent cet exercice comme les renvoyant à leur non-connaissance. Nous conseillons donc à tout apprenant qui éprouve des difficultés en compréhension à l’audition d’une langue étrangère d’en pratiquer plusieurs fois par semaine pendant une petite demi-heure en appliquant la méthode A, ci-dessus, à partir de sites WEB comme : http://www.bbc.co.uk/learningenglish/english/features/the-english-we-speak/ep-190121;

https://www.loecsen.com/fr/cours-neerlandais; https://lp.babbel.com/d/FRA_index.html?l1=FRA&l2=NLD&postReg=https://fr.babbel.com/subscription.

Voici un site créé pour les Wallons qui veulent apprendre les langues nationales et l’anglais : https://www.wallangues.be/

L’étudiant, en même temps qu’il écoute une conversation courte, des mots, peut les lire, les répéter. Notons que les éditeurs belges de livres scolaires destinés à enseigner le flamand, l’anglais, ou l’allemand fournissent la plupart du temps des CD ou un code qui renvoie à un site WEB. Des compréhensions à l’audition sont fournies, tant mieux si l’écrit des textes parlés est mis à disposition.

Un conseil : parler et écouter la langue à apprendre 20 à 25 minutes, voire 15’, pas plus, mais régulièrement, 3 à 4 fois par semaine. Nous retenons 4 fois plus ce que nous disons que ce que nous écoutons !

Cet article s’inspire des méthodes proposées dans le livre « Réussir à l’école », Averbode, Labor éducation, 2010, de Bronselaer D. https://centredereussitescolaire.be/wp-content/uploads/2018/10/guide_reussir_a_lecole_t-able_matières_siteweb.pdf