
La compréhension à l’audition consiste à écouter une production orale, puis à la résumer en français ou dans la langue étudiée, à répondre à des questions pendant ou après l’écoute, questions remises avant ou après l’audition. Une des ambitions de cette procédure réside dans l’amélioration de la discrimination auditive, de l’écriture, de la traduction à partir du texte parlé travaillé. L’étudiant adaptera les activités proposées ici à la matière et au matériel utilisé par l’enseignant. L’apprenant exerce sa reconnaissance orale, sa prononciation. L’entraînement se fait à son rythme. À cette fin, sont maniées en parallèle, la verbalisation, l’écoute et la lecture. Un des buts consiste à installer dès le départ la bonne prononciation (analyse auditivo-verbale). Une démarche générale reconnue comme efficace : écrire morceau après morceau le texte écouté tout en l’ayant sous les yeux, puis le répéter au fur et à mesure de l’audition. L’apprenant développe sa discrimination auditive et sa compréhension de la langue étudiée.
Comment faire ? (Je = l’apprenant)
Je peux rencontrer plusieurs situations :
A. Je possède l’enregistrement des textes avec (A1) ou sans les écrits (je passe directement à A2).
A1. Pendant que j’écoute l’enregistrement, je lis le texte et pousse sur pause dès que je me sens pris de vitesse, même après quelques mots. Une fois terminé, je le réécoute, mais alors, je redis chaque phrase tout haut, l’écrit sous les yeux et en prenant le meilleur accent. Progressivement, sans aide, je répète uniquement à partir de l’écoute. Ou : En même temps que j’auditionne, je lis le texte et traduis l’extrait en français ; je pousse sur pause dès que je me sens pris de vitesse même après quelques mots seulement. Ensuite, je le réécoute, mais cette fois-ci, je répète chaque phrase tout haut, le texte devant moi et en prenant le meilleur accent. Progressivement, je me passe de l’écrit et répète uniquement à partir de l’écoute. Le fait d’avoir traduit le texte favorise la compréhension orale.
A2. Ensuite, pour me préparer à une audition suivie ou accompagnée de questions, après chaque phrase, si possible, je formule par écrit dans la langue étudiée, une question dont l’extrait entendu en constitue à peu près la réponse. J’utilise la syntaxe, le vocabulaire de l’extrait. Si je ne possède pas le texte, je peux retranscrire ce que j’entends, mais ce n’est pas évident. Je peux m’associer avec des condisciples, ou mieux, avec une personne qui maîtrise bien la langue étudiée. Pour revoir, je m’interroge oralement sans avoir relu, en démarrant de ces questions. Ici aussi, avoir transposé l’écrit dans sa langue maternelle facilite son audition par la suite, pour certains.
B. Je n’ai pas l’enregistrement et ne peux me le procurer.
B1. À partir du texte écrit, je demande à une ou plusieurs personnes qui possèdent un bon accent de l’enregistrer puis je suis la procédure A1 et A2. Si je ne possède pas d’enregistreur, j’essaie de m’entraîner comme ci-dessus, mais avec un répétiteur, pourquoi pas un condisciple. Il doit posséder un bon accent.
B2. Ensuite, pour me préparer à une audition suivie ou accompagnée de questions, je lis le texte ou les premières phrases. Si possible, je formule par écrit dans la langue étudiée, des questions, dont ces phrases, sont à peu près la réponse. J’utilise la syntaxe, le vocabulaire desdites phrases. Pour revoir, je peux m’interroger oralement sans avoir relu, à partir des questions élaborées. Après je procède à la vérification. Ici aussi, avoir traduit le texte favorise la compréhension orale. S’entraîner seul, sans enregistrement, représente vraiment le dernier choix.
C. Compréhension à l’audition non préparée. J’écoute un enregistrement nouveau. – Dès le 1er passage, j’essaie de répondre, sans écrire, à la double question « de quoi parle-t-on exactement et qu’est-ce qu’on en dit vraiment ? » – Puis dès le suivant, j’écris dans la langue étudiée les mots clés qui répondent à la double question. Si le professeur donne un questionnaire, si possible, je réduis chaque question à une idée clé (voir la double question ci-dessus) que je note afin d’orienter mon analyse.
Le côté cognitif de cet exercice intellectuel :
⦁ Comme l’élève écoute, il s’appuie sur sa capacité à mémoriser au moins les idées-clés du texte écouté à court ou moyen terme.
⦁ En même temps, il essaie de traduire en français ce texte, tant mieux s’il peut écrire dès le départ ce qu’il veut pour soulager ses efforts mnésiques, intellectuels, il n’est alors pas obligé de mémoriser à long terme (écrire les idées-clés, faire un schéma).
⦁ Il doit donc faire plusieurs choses à la fois, ce qui exige une concentration importante soutenue par sa mémoire de travail auditive.
⦁ Il s’appuie aussi sur ses connaissances de la langue écoutée comme la maîtrise du vocabulaire, de la syntaxe.
⦁ S’ajoute aussi la qualité de sa discrimination auditive, la pratique auditive et parlée de la langue.
⦁ Une langue est un outil de communication, si une personne ne la pratique pas, elle l’oubliera plus ou moins, plus ou moins rapidement, selon ses ressources mnésiques.
⦁ Etc.
Notre expérience montre que la compréhension à l’audition s’avère très peu travaillée à l’école, mais se voit évaluée aux examens malgré tout. De nombreux échecs en découlent, essentiellement pour le cours de flamand. Même s’il constitue l’autre langue nationale, les enfants francophones qui ne sont pas en immersion ou qui ne la pratique pas hors école, vivent souvent cet exercice comme les renvoyant à leur non-connaissance. Nous conseillons donc à tout apprenant qui éprouve des difficultés en compréhension à l’audition d’une langue étrangère d’en pratiquer plusieurs fois par semaine pendant une petite demi-heure en appliquant la méthode A, ci-dessus, à partir de sites WEB comme : http://www.bbc.co.uk/learningenglish/english/features/the-english-we-speak/ep-190121;
https://www.loecsen.com/fr/cours-neerlandais; https://lp.babbel.com/d/FRA_index.html?l1=FRA&l2=NLD&postReg=https://fr.babbel.com/subscription.
Voici un site créé pour les Wallons qui veulent apprendre les langues nationales et l’anglais : https://www.wallangues.be/
L’étudiant, en même temps qu’il écoute une conversation courte, des mots, peut les lire, les répéter. Notons que les éditeurs belges de livres scolaires destinés à enseigner le flamand, l’anglais, ou l’allemand fournissent la plupart du temps des CD ou un code qui renvoie à un site WEB. Des compréhensions à l’audition sont fournies, tant mieux si l’écrit des textes parlés est mis à disposition.
Un conseil : parler et écouter la langue à apprendre 20 à 25 minutes, voire 15’, pas plus, mais régulièrement, 3 à 4 fois par semaine. Nous retenons 4 fois plus ce que nous disons que ce que nous écoutons !
Cet article s’inspire des méthodes proposées dans le livre « Réussir à l’école », Averbode, Labor éducation, 2010, de Bronselaer D. https://centredereussitescolaire.be/wp-content/uploads/2018/10/guide_reussir_a_lecole_t-able_matières_siteweb.pdf
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