2. Le soigner grâce à une pédagogie collaborative

La victime d’un surmenage scolaire est épuisée. Elle ne peut plus puiser dans ses ressources ni d’apprentissage, ni physiques, ni psychoaffectives. Il ou elle s’est « vidé.e » et a besoin de soins.
De nombreux étudiants du secondaire et du supérieur qui ont terminé l’année scolaire, surmenés, et qui n’ont bénéficié d’aucune prise en charge vont décrocher de l’école, de l’université, plus ou moins progressivement pour abandonner en décembre ou janvier. Un coût psychologique et financier ruineux.

La soigner, c’est d’abord amener cette jeune personne, ses proches, ses enseignants (dans la mesure du possible, et du secret professionnel) à comprendre les coûts cognitifs et affectifs subis par la victime du surmenage. Elle doit bénéficier d’une approche thérapeutique globale. Son sac à dos devenu trop lourd doit se voir alléger.
Un premier « traitement » consiste à l’entraîner à comprendre, à connaître ses dépenses cognitives et affectives, puis à l’aider à développer des stratégies moins coûteuses. Il faudra faire appel à son environnement autant familial que scolaire. Cette 1ère démarche doit être accompagnée par une équipe thérapeutique pluridisciplinaire, si possible hors centre hospitalier. Aller à l’hôpital pour résoudre un problème pédagogique ou psychologique lié à la scolarité ne nous paraît pas adéquat dans un 1er temps. Mettons-nous à la place d’un élève « J’éprouve de réelles difficultés à résoudre les tâches scolaires (hautes écoles et universités incluses), et je dois aller à l’hôpital !? ».
Analysons cela grâce au rectangle didactique appliqué à la pédagogie collaborative.
Souvenons-nous que l’élève a priori n’a de prise ni sur la didactique du professeur, ni sur le programme, ni sur l’évaluation sommative, il a surtout prise sur lui-même (aidé plus ou moins par l’environnement familial, son 1er filet de sécurité). Quelles sont les activités, les moments où le jeune se sent (ou s’est senti) valorisé, heureux ? Comment s’aime-t-il ?
L’évaluation diagnostique telle que nous la proposons se veut une approche psychothérapeutique, car elle touche la représentation que la personne a d’elle-même. Mais elle atteint aussi la représentation que ses parents ont d’elle ET la façon dont elle se sent appréciée, comprise par ses parents.
Notre longue expérience démontre qu’il faut associer :
– le psychologique (cognitif, affectif, familial),
– le pédagogique (comment l’élève étudie, gère ses cours, utilise ses ressources d’apprentissage, est-il dans une option qui lui convient ? Etc.),
– l’instrumental (la qualité de sa lecture, de son orthographe, de son écriture, comment il mémorise – la mémoire est multiple -, comment il organise son espace, la qualité de son attention-concentration, etc.),
– le systémique (son histoire de vie, ses relations avec ses condisciples, ses professeurs, l’adéquation entre la philosophie de l’école et celle de l’élève et sa famille, l’adéquation entre la pédagogie de l’école et les ressources du jeune, etc.).
Cette 1ère démarche très riche doit s’avérer rapide (2 à 3 semaines maximum entre le 1er entretien et la remise de conclusions dont la proposition de solutions). Il en découle des propositions qui incluent notamment le suivi individuel « sur mesure », l’éventuelle réorientation scolaire, et l’école. La scolarité de l’élève surmené.e est maintenue selon un programme individualisé. Notre approche thérapeutique le permet.
Le rectangle didactique souligne l’interaction positive à rechercher entre l’élève et ses enseignants.

Par principe, la pédagogie collaborative adapte l’enseignement aux besoins spécifiques de l’élève. L’individualisation de l’apprentissage se voit progressivement conduite par l’apprenant lui-même ; il aide les acteurs à l’aider lui !
Et puis n’oublions pas un principe de base de l’apprentissage : le plaisir suit la réussite, la réussite précède la motivation.
Didier Bronselaer
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