Les MATHS à l’école secondaire, ha la la !? Vous pouvez sûrement MIEUX LES AIMER !

Partie 2 section 2, CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES
destinés aux adolescents du secondaire

Info-audio 6, à trois voix! Écoutez et/ou lisez !

Cet article suit la 1ère partie, « À savoir » : https://centredereussitescolaire.be/2021/01/14/les-maths-ha-la-la-pffffffff-si-malaimees-il-y-a-de-quoi/

Et la section sur les conseils méthodologiques « Pour les enfants » : https://centredereussitescolaire.be/2021/01/29/les-maths-a-lecole-ha-la-la-mieux-les-aimer-si-si-cest-possible/ 

Cette 2è partie, CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES, est subdivisée en deux :

Section 1, pour les enfants en primaire (le précédent article)

Section 2, pour les étudiants en secondaire (le présent article)

Rappels

  • Une notion mathématique de base mal apprise peut affecter l’apprenant tout le long de sa scolarité. Trop nombreux sont ceux qui développent une mauvaise méthode de travail pour étudier la mathématique.
  • L’élève aborde les secondaires après avoir (mal)appris un programme mathématique mal adapté aux ressources d’apprentissage de la majorité des élèves, depuis leur 1ère primaire. Beaucoup en ont gardé un complexe de « faible en math ».
  • L’élève n’a prise que sur lui-même, pas sur la didactique du professeur, pas sur le programme (mal construit chez nous), pas sur l’évaluation sommative (source de nombreux échecs).
  • Le programme mathématique en secondaire continue à s’avérer au moins aussi inadapté aux ressources des élèves qu’en primaire, sinon que les conséquences se montrent de plus en plus destructrices.
  • Les leçons particulières par leur haute fréquence prouvent l’inadéquation de l’enseignement des maths, son injustice sociale et cognitive.
  • L’étude de la mathématique ne rend pas plus intelligent que n’importe quelle autre matière, sports compris.

Conseils à appliquer sans modération, liste assurément non exhaustive 

  1. Prendre son temps. Progresser petit à petit au gré des tâches réussies. Petit pas par petit pas.

2. Chaque apprenant prend un temps différent à respecter, et ce pour chaque notion à apprendre. Manipuler, dessiner, bouger, se mettre en situation. Vous voyez, l’âge passe, pas les conseils ! Même l’utilisation des doigts reste indiquée (dixit Ewald Velz, « Initiation aux mathématiques par le bon usage des doigts »  éditions Academia, 2020).

3. Amener le jeune à expliquer ce qu’il fait, à jouer au professeur, à donner des exemples. Tant mieux si ça l’amuse !

4. Utiliser le matériel qui fait partie de l’environnement du jeune, c’est possible tant pour les équations, pour le théorème de Thalès que pour bien d’autres sujets, etc.

5. Lors de l’étude d’un sujet (devoirs, et leçons), amener l’élève à manipuler et expliquer ce qu’il est en train de faire. Vérifier s’il comprend les énoncés en l’amenant à les expliquer. Il vaut mieux un exercice, une définition, une propriété, expliqué, construit par lui, que plusieurs sans cette démarche.

Mémoriser une définition :

Un principe : Un scientifique qui définit une notion par écrit passe souvent par l’observation, puis par la description. Par exemple, le volume du cube a été d’abord observé, manipulé, puis dessiné et défini en mots. La méthode suivante respecte la même logique.

Une procédure

1. Pendant que je lis la définition, la propriété, je la dessine ou la schématise ; j’essaye d’exécuter ce qui est écrit. Je « parle », j’explique les liens entre le dessin, la manipulation et le texte.

Normalement, le fait de dessiner, visualiser,  aide à « comprendre ».

2. Ensuite je lis la définition mot à mot en précisant les liens avec le dessin, puis à partir de mon dessin, schéma, sans regarder l’écrit, j’évoque la théorie, si possible au mot à mot.

3. Enfin, sans référence externe, mais en pensant à mon dessin, je cite la définition mot à mot. Ma production écrite (schémas, tableaux, etc.) est réalisée une fois pour toutes. En vue d’un contrôle, il me suffit de réciter la théorie en m’appuyant sur mes dessins, ou schémas sans avoir relu.

Observations tirées de la pratique :

– Plus un apprenant éprouve des faiblesses du raisonnement spatial, plus il éprouve des difficultés à apprendre les mathématiques.

– Peu savent la signification des termes comme démontrer, thèse, hypothèse, rapport, etc. Ils ne visualisent pas ce vocabulaire, du coup ils procèdent essentiellement à une reproduction dénuée de sens.

La mathématique constitue un langage en soi. Se penser fort ou faible en calcul ne prédit pas de sa force en mathématique ; de même, dire à un jeune qu’il n’est pas doué pour les mathématiques à la suite d’échecs dans ce cours équivaut à suggérer à une personne qu’elle n’est pas douée en sport en général, parce qu’elle ne réussit pas bien actuellement une discipline sportive particulière, dans certaines conditions. Répondre à la question « Qu’est-ce qui me fait croire qu’il n’est pas doué en mathématiques ? » me semble plus constructif. C’est avant tout le problème de l’adulte qui pose cette question.

À continuer d’éviter :

  • L’évaluation sommative dénature tout apprentissage, et génère des blocages parce qu’elle détourne le jeune de son épanouissement personnel (se sentir apprendre pour SOI) vers une course aux points pour faire plaisir aux autres.
  • Les points ne représentent qu’un nombre de questions « réussies » pour l’enseignant, mais ils génèrent une pression négative qui attise la peur de rater, de décevoir. La peur ici n’est pas la bienvenue. Au contraire de l’évaluation formative qui valorise les erreurs dans la démarche d’apprentissage, et la perception positive de ses compétences.
  • La mémorisation de définitions s’avère très peu utile tant elles s’oublient très vite ! Les élèves le savent, ce qui les démotive à le faire, logique !
  • Éviter une situation présentée recto verso afin que l’enfant ait tout sous les yeux.
  • Éviter les doubles tâches.
  • Refaire des exercices (donc déjà résolus) stimule la mémoire plus que la réflexion dans la mesure où beaucoup d’apprenants tentent de se rappeler les solutions au lieu de procéder à une analyse. Cela ouvre la porte à « l’anti-compréhension » parce que le souvenir (bon ou mauvais) supplante le raisonnement.

Un langage est un outil, il doit s’avérer utile à l’apprenant, et l’apprenant doit se sentir réussir quand il l’étudie. Pas de réussite, pas de plaisir, pas de plaisir, pas de motivation pour continuer à l’apprendre…ce langage que constitue la mathématique.

RAPPELONS-NOUS : DIDACTIQUE POSITIVE + ÉVALUATION FORMATIVE CONTINUE = PÉDAGOGIE ANTIDÉPRESSIVE

L’équipe


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