Les étudiant.e.s du secondaire ne sont pas prêt.e.s pour passer les examens en juin. Ni psychologiquement, ni pédagogiquement, ni moralement. Ils le disent !

Les recours à leur secours, lisez ou écoutez !

Rappelons que depuis un an et demi nos adolescent.e.s souffrent :

  • d’un manque dramatique d’encadrement scolaire,
  • d’un manque préjudiciable d’activités sociales,
  • d’un manque handicapant d’activités physiques,
  • d’un environnement familial, sociétal soumis à des tensions inattendues, traumatisantes.

Recours au secours des élèves

Plus que jamais en juin 2021, chaque étudiant.e.s qui se verra menacé.e de réorientation sauvage ou de redoublement, devrait avec l’aide de sa famille ou d’Infor Jeunes (https://inforjeunes.be/), procéder à un recours interne dès la remise des résultats, même si « l’école » vous dit que ça ne sert à rien ! Cette procédure consiste généralement à rédiger une lettre à l’attention de la direction de l’école dans laquelle sont développés les arguments de l’élève. Dans certains établissements, l’élève et ses parents sont invités à rencontrer le chef d’établissement ou son délégué pour défendre leurs arguments (trop souvent c’est pour décourager la démarche, mais tenez-bon !). L’école doit vous fournir les documents pour ce faire.

Si le recours interne est refusé, procédez au recours externe :

 http://www.enseignement.be/index.php?page=26245&navi=2032  

Notre conseil vaut aussi pour les CEB « raté » : http://www.enseignement.be/index.php?page=24561

Vous pouvez déjà utiliser les arguments suivants, à adapter à votre enfant.

  • Les élèves du primaire et du secondaire ont TOUS été confinés au moins une fois depuis le mois de mars 2020.
  • Du mois de mars au mois de juin 2020, ils ont souvent été empêchés de suivre les cours et ont ainsi été privés d’enseignement.
  • Les étudiants dès la 3è secondaire générale, technique ou professionnelle ont été confinés à mi-temps dès octobre 2020.
  • Ces adolescent.e.s ont TOUS été empêché.e.s d’enseignement correct à mi-temps.
  • De très nombreux professeurs n’ont pas voulu ou pu enseigner via le distanciel, donc l’écran, depuis un an et demi.
  • Beaucoup se sont contentés d’envoyer des travaux sous forme WORD ou PDF, ou encore les ont-ils donnés lors des cours en présentiel, en vue d’occuper leurs élèves l’autre mi-temps.
  • De nombreux professeurs ont donné des tâches à exécuter ou feuilles à étudier, à la maison pour ensuite quand ils reviennent en classe, soumettre leurs étudiants à des évaluations sommatives sur ces matières non enseignées.
  • Presque tous les étudiants qui doivent se soumettre à des examens en juin seront évalués en partie sur des matières non enseignées !
  • Déverser des exercices, des devoirs par ordinateur, voire sous forme de photocopies ou de livres, n’est pas enseigner.
  • Les étudiants ne sont pas traités équitablement, puisqu’ils ne rencontrent pas les mêmes conditions d’évaluation selon l’école qu’ils fréquentent, à année égale. Les autorités ont interdit à juste titre les examens en juin 21 pour les élèves des écoles secondaires de la Communauté Française. Ceux-ci bénéficieront donc de deux à trois semaines en plus d’enseignement.
  • NI les élèves NI les enseignants n’ont appris à apprendre ou à enseigner via Internet ou à distance, ou si peu.
  • Faire passer des examens n’est pas enseigner.

Nous ne jugeons pas les professeurs, nous espérons simplement sensibiliser les professionnels de l’enseignement qui ne réalisent pas pleinement la pénibilité de cette longue période pour les élèves et leur famille. Rappelons qu’un élève qui ne se sent pas bien ne doit pas aller à l’école, ne doit pas passer d’examen, il doit consulter son médecin. Il a droit comme tout le monde à un certificat médical si nécesssaire.

Acceptons constructivement que des pans des programmes scolaires ne soient pas enseignés ; cela ne veut pas dire pour autant que les élèves ne les apprendront jamais. Faisons-leur confiance, faire confiance en l’avenir !

Il vaut mieux plusieurs criminels en liberté, qu’un innocent en prison, dit-on !

Et bien, nous, nous pensons qu’il vaut mieux que 100% des élèves passent d’année, car il est démontré depuis plus de 30 ans que doubler est pire que bien, que pour au moins 85% des bisseurs potentiels, il existe de meilleures solutions. Pas de redoublement sans évaluation diagnostique pluridisciplinaire suivie de conseils constructifs (voir https://centredereussitescolaire.be/2018/10/11/evaluation-diagnostique-des-apprentissages-avant-de-doubler/)

Sites qui offrent des conseils au sujet des recours :

Pour plus de détail :

Écoutons la parole de l’étudiant.e, ce qu’elle ou il peut nous dire ou conseiller pour améliorer sa réussite scolaire!

À lire ou/et à écouter
Info-audio 8
:

Quelle belle décision prise par les autorités de l’enseignement public ce 3 mai 2021 d’annuler les examens de juin (sauf CEB, CE1D et 6è secondaire, malheureusement) ! Elle est heureuse, bienveillante, parce que les conditions d’apprentissage scolaire n’ont jamais été « aussi pires », parce que la majorité des adolescent.e.s est empêchée plus ou moins fort d’école depuis mars 2020. Rappelons que les pays voisins NE PRATIQUENT PAS les examens, ni à Noël, ni à Pâques ni en juin, sauf pour sanctionner la réussite du secondaire.

Pourquoi maintenant ?

Profitons de ce moment particulier pour OFFRIR la parole aux élèves ! Par exemple en leur posant quelques questions du type : « Qu’est-ce qui est difficile pour toi ? Comment vis-tu le confinement et l’école depuis mars 2020 ? Comment les professeurs t’enseignent-ils en « distanciel » ? Est-ce que tu trouves que les examens de juin ou de Noël t’aident à apprendre les cours, à progresser ? Que proposes-tu pour te sentir mieux apprendre ? »

Preuves

Nous sommes début mai 2021, et comme je tape ces mots-clés sur des moteurs de recherche : « Professeur ou enseignant qui écoute l’élève », j’obtiens très très peu de résultats, en revanche, si je tape l’inverse, « Élève écoute professeur », plein de liens apparaissent ! Ceci confirme la pertinence de cet article. Il n’y a pas de faute, c’est une règle culturelle. L’adulte ne donne pas (assez) la parole aux jeunes, l’enseignant le fait encore moins ; il n’a pas appris à le faire. Il ne l’a (sans doute) pas expérimenté, s’il a été élève dans une école classique, bien « de chez nous ». La semaine passée, avant la sage décision d’annuler les examens de juin, sauf les CEB, CE1D et 6è secondaire, malheureusement, un journaliste de la RTBF a interrogé les élèves d’une classe d’adolescent.e.s : « Qui souhaite les examens en juin ? », 9/10 sont contre. Leur professeur, à cette même question, répond « c’est important de les faire » ! Une école secondaire réalise la même enquête, les élèves, ici des centaines, répondent en grande majorité « non » à ces examens, la majorité des professeurs « oui », donc la direction a maintenu les examens (vont-ils changer d’avis, vu la réaction bienveillante de l’enseignement public ?) ! Une minorité petite écrase la majorité, ici très grande.

Est-ce justifié de les laisser parler ?

Quoi ? me direz-vous ! Mais en principe, ce ne sont pas les élèves qui dictent les choses à faire à l’école ! Pourquoi alors écouter les enfants de la maternelle au secondaire, ce n’est pas au programme ?

Aux questions proposées plus haut, prenant l’avis des étudiants, ici de la3è à la 6è secondaire, tous les jeunes qui nous ont consultés soulignent qu’ils ne veulent pas des examens en juin, qu’ils préfèrent que les professeurs continuent à leur enseigner les matières. Tous ont exprimé une peur de rater l’année, qu’ils se sentent mal apprendre.

Notre métier de thérapeute est justement d’écouter, de comprendre la perception que le jeune a de sa vie d’élève, de ses enseignants, de son présent, passé, futur, etc. Nous pouvons affirmer avec certitude que leur permettre de répondre à ces questions posées plus haut ET d’en tenir compte, facilitera leur réussite scolaire ET l’efficacité des enseignants qui les écouteront.

Encore des arguments

Notre expérience nous montre depuis 45 ans, que les professeurs, les écoles, les cultures scolaires qui écoutent et tiennent compte de la parole des élèves, même en maternelle, offrent un enseignement où les usagers (élèves, parents, enseignants, etc.) sont plus heureux, des élèves plus autonomes, et le doublement y est vraiment rare. Cela étant, ces jeunes réussissent au moins aussi bien leurs études supérieures que les étudiants « bien de chez nous ».

Jamais il n’a été aussi vital de les écouter, de leur donner la parole, d’entendre les représentations qu’ils ont des difficultés qu’ils éprouvent, de ce qu’ils peuvent nous proposer pour les aider. Ils sont les premiers acteurs de leur propre réussite scolaire, il est de notre responsabilité de les y responsabiliser positivement, constructivement. Faisons leur confiance, nous le méritons !

RAPPELONS-NOUS : DIDACTIQUE POSITIVE donc individualisée + ÉVALUATION FORMATIVE CONTINUE => PÉDAGOGIE ANTIDÉPRESSIVE

Harcèlement psychologique et pédagogique assuré par certains enseignants ?

La décision heureuse et bienveillante des autorités de l’enseignement public d’annuler les examens au secondaire en juin comme cité plus haut n’est pas reprise par l’enseignement catholique (pour le moment), leurs écoles semblent libres de les imposer ou pas. Une injustice manifeste ; des adolescents sont injustement traités différemment, c’est une grave discrimination. Déjà, des parents nous ont dit à quel point ils en sont indignés, leurs enfants devant revoir la matière depuis janvier, voire septembre, sans considération des très mauvaises conditions d’apprentissage assurées par cesdits enseignants, même si c’est malgré eux ! On peut parler ici de harcèlements psychologiques et pédagogiques inacceptables. Parents, vous devez défendre vos enfants s’ils sont victimes de ces examens, vous en avez le droit, le devoir. Refusez cette situation nuisible en vous informant sur le plan juridique ! Un.e étudiant.e déprimé.e, épuisé.e, surmené.e ne doit plus aller à l’école, c’est son droit, comme pour l’adulte ; le médecin de famille doit être consulté. Il faut écouter nos jeunes.

Didier Bronselaer

Si vous avez une question qui vous préoccupe et si elle concerne les apprentissages, l’école, vous pourrez trouver des réponses (accès gratuit), en cliquant sur https://centredereussitescolaire.be/2020/02/24/plusde30-reponses-professionnelles-developpees-a-partir-des-uestions-qui-nous-sont-posees-depuis-30-ans/

Le Centre de Réussite Scolaire par sa grande indépendance, son type de consultation pluri et transdisciplinaire, et ses 35 ans d’expérience s’avère idéalement placé pour vous informer sur ce qui favorise ou défavorise la réussite scolaire, le bonheur d’apprendre des élèves des plus petits aux plus grands.