
La réussite scolaire ne dépend pas des devoirs et des leçons. Il est important que ceux-ci ne soient pas le prétexte d’une surconflictualisation des relations familiales. Pour régler un tel problème, un contact direct entre les parents (les deux de préférence) et l’école constitue une bonne démarche.
1. ORGANISER SON TRAVAIL
Comment faire ?
Voici quelques conseils qui ont largement fait leurs preuves :
A. Devant l’ensemble des tâches scolaires à exécuter, je commence par la matière la plus contraignante à mémoriser ou à comprendre, comme une leçon ou des exercices, pour ensuite passer au plus facile. Ainsi, je respecte l’évolution de la fatigue qui me rend de moins en moins disponible.
B. Une démarche logique pour maîtriser une matière.
- Je tente de la comprendre, par exemple en essayant d’expliquer le thème de mémoire (explicitation de contenu) comme à un élève qui n’a rien « pigé », puis je vérifie l’explication à l’aide du cours, d’un livre. Même si cela peut parfois paraître contraignant au début, c’est efficace.
- Je mémorise les règles, définitions, propriétés utiles pour résoudre des exercices nouveaux, après les avoir comprises, si possible.
- Face aux exercices que je veux ou dois résoudre, de mémoire, j’écris, s’il y en a, les formules ou propriétés sur une feuille, puis je résous les exercices du plus facile au plus difficile, avec les formules sous les yeux. De ce fait, je ne suis pas obligé d’effectuer deux choses à la fois : appliquer des formules ou des règles et m’en souvenir.
Remarques pour les adultes :
– Évitez d’ajouter du pain sur la planche à celui donné par le professeur ! Proposer un exercice supplémentaire si le jeune s’y oppose peut provoquer un ras-le-bol. Il ne faut pas oublier que l’élève termine sa journée de travail. En plus cela favorise une confusion entre le rôle de parent et celui d’enseignant « Le professeur a dit que. Il n’a pas donné ces exercices. Etc. » L’enfant attend une autre relation avec sa famille.
– Expliquer plus que ce que l’apprenant sollicite parce qu’on souhaite le mieux pour son enfant risque de l’amener à ne plus vouloir demander d’aide, même s’il sait en avoir l’utilité. Par exemple, les papas qui au lieu de répondre à une question précise et courte, revoient le sujet depuis le début. Faites confiance à votre enfant, répondez juste à sa demande, laissez venir.
– Fixer un temps de travail identique pour chaque écolier ne rencontre ni le rythme de chacun ni leurs besoins. Réfléchissons avant d’affirmer : « Il faut étudier 2 heures par jour ! »
– Le temps qu’une personne passe à étudier compte beaucoup pour elle, mais ses proches, les enseignants ne le perçoivent pas forcément ainsi. Ils ont parfois tendance à sous-estimer le temps de travail fourni par les élèves qui échouent. Ceux-ci se sentent alors incompris, à juste titre !
– Relire les cours du jour s’avère nettement moins rentable que d’aborder les matières à l’avance, comme celles du lendemain.
2. ÉCRIRE POUR MIEUX RETENIR, MIEUX COMPRENDRE ?
Quid scribit legit bis (qui écrit, lit deux fois), sans doute, toutefois cela dépend notamment de la dextérité à lire et à écrire ! Accompagnée de la parole, cette action met en jeu plusieurs éléments comme le geste, le son, le dessin des mots, des phrases, pour certains l’orthographe, pour d’autres encore, le plaisir d’écrire, l’assurance de travailler sérieusement. L’âge et la quantité de matière à ingurgiter sont aussi à prendre en compte. Les jeunes fort attachés à l’écriture ne s’en séparent que sous le poids de la matière ; au-delà d’une certaine quantité qui varie d’une personne à l’autre, il faut changer la méthode : résumer, se limiter à l’oral, construire un questionnaire, etc.
Il n’y a pas de règle générale.
Pour les dysgraphiques, mais pas que, en dehors du clavier d’ordinateur, une alternative consiste à évoquer (répéter de mémoire), par exemple à partir d’un questionnaire, la théorie en la disant comme on l’écrirait. Cela entraîne un effort intellectuel favorisant l’ordonnancement de la pensée et la restitution à l’écrit. C’est un exercice fastidieux au début, mais reconnu comme efficace tant pour la mémorisation à long terme que pour la qualité des réponses.
Écrire pour mieux comprendre ?
Bonne idée ! Surtout en remettant la leçon sous une autre forme, comme un résumé ou une synthèse.
Le traitement de texte peut évidemment constituer un outil pratique. Il permet de ranger des cours, de les réutiliser, de copier-coller des parties, de résumer, de synthétiser, pour certain de façon plus lisible. Mais trop peu d’utilisateurs maîtrisent correctement le clavier. Un cours de dactylographie permettrait de gagner beaucoup de temps et d’efficacité.
3. AVOIR DU SOIN, DE L’ORDRE
Le cartable mal rangé, les feuilles chiffonnées, les cahiers mal tenus sont la plupart du temps l’expression d’immaturités instrumentales qui touchent l’installation de la latéralité, de la coordination gestuelle, graphomotrice, de la capacité à organiser l’espace, à gérer une page (commencer en haut à gauche, remplir les pointillés, compléter en écrivant petit), etc. L’écolier souffrant d’hyperactivité éprouve fréquemment ces difficultés-ci aussi.
La première personne à en pâtir est l’écolier, parce que constamment confronté à ses propres faiblesses, jusqu’à être le dernier à sortir de la classe ; tout ranger, ça dure ! L’enseignant n’est pas plus fautif que la victime. « Je suis d’origine désordonnée », m’a lancé un jeune adolescent, et je l’ai cru et le lui ai souligné.
Ce type d’élève contrarie le rythme du groupe, l’attente du professeur. Est-il nécessaire de le pénaliser en lui retirant des points, de le houspiller sans cesse ?
Nous pouvons l’aider facilement en reconnaissant et en acceptant sa lenteur (tous les enfants d’une classe ne peuvent fournir le même travail sur un même temps), sa maladresse et en lui procurant des moyens pour les compenser, comme un cartable rigide, bien compartimenté, qu’il peut endosser, des cahiers plutôt que des fardes à anneaux, le guider lorsqu’il écrit ou dessine, éviter de le faire recommencer, lui laisser plus de temps, ne pas lui interdire une récréation pour achever un travail, etc.
4. UTILISER L’ORDINATEUR
Il constitue un moyen supplémentaire, sans plus, certainement pas un outil miracle pour les enfants en échec. Le traitement de texte offre de nombreuses possibilités. Mais peu d’élèves utilisent le clavier correctement. Un cours de dactylographie dès le départ rentabiliserait incontestablement son utilisation.
Pour les personnes qui n’aiment pas écrire, les dysgraphiques, pour celles qui éprouvent des difficultés à structurer l’espace, le PC constitue un précieux plus, dès lors qu’elles le manipulent avec aisance. Cet outil gère leur espace d’expression ; la souris trace facilement des lignes ; des images sont fournies. S’ils savent où cliquer, les étapes s’enchaînent aisément. Ils mettent leur travail en évidence, s’expriment plus librement. Toute production à l’ordinateur peut être conservée, répliquée, retravaillée, communiquée par courriel. Rédiger au clavier améliore la maîtrise du langage écrit (orthographe et style) de façon significative.
5. SUIVRE UNE ÉTUDE DIRIGÉE
Suivre une étude dirigée permet de « laisser l’école à l’école », ce qui soulage couramment le climat à domicile et favorise une relation familiale plus authentique. Dès que les devoirs ou leçons provoquent trop de disputes, nous conseillons autant que possible de « les sortir » du foyer. Son efficacité dépend aussi de la qualité de l’encadrement pédagogique.
Rappel: Évitons de juger un élève selon le temps qu’il passe à travailler pour l’école, hors de l’école, voir : https://centredereussitescolaire.be/2021/03/19/les-devoirs-et-les-lecons-souvent-le-poids-de-trop/