Imaginez les ressources d’apprentissage de l’élève, heureusement !

Pour écouter, avec ou sans le texte sous les yeux, cliquez ci-dessous!

Vous avez 12 ans et êtes au cours de gymnastique. Le professeur demande à la classe de faire le tour du monde. Cette activité consiste à faire le tour de la salle de gymnastique sans toucher le sol. À cette fin, les enfants doivent utiliser les engins que le professeur aura préalablement installés, parfois avec leur aide.

Vous avez le choix de l’engin, du plus facile, comme un tapis au plus difficile comme une corde ou les appuis d’un mur d’escalade. Le tout consiste à ne pas toucher le sol.

Face à ce parcours d’obstacles, chacun sera plus ou moins habile, en fonction de son adresse physique, de son développement psychomoteur, de sa taille, de son entraînement, de son expérience, de la réussite qu’il a de ce genre d’exercice, de sa forme du jour, etc.

Que faire ? Comment s’y prendre ?

Vous imaginez le circuit (anticiper, s’orienter dans l’espace, se représenter ses compétences, analyser visuellement, etc.) puis vous vous lancez.

D’après votre évolution, les difficultés rencontrées, vous êtes plus ou moins amenés à corriger le chemin prévu, à adapter vos mouvements, vos efforts. Vous éprouverez un plaisir en conséquence ! Ce plaisir génère-t-il l’envie de continuer, d’accélérer, de prendre plus de risques, d’arrêter, de pleurer tellement c’est difficile, tellement vous avez peur ?

Regardez vos condisciples ! Les uns vont lentement, d’autres ne réfléchissent pas, ils foncent, d’autres encore donnent l’impression d’être aussi agiles que des singes, rien ne les arrête. Ils collent aux murs. Ils empruntent les engins les plus instables (en êtes-vous jaloux, les enviez-vous ?), tandis que d’autres ont touché le sol (sont-ils éliminés, ont-ils le droit de recommencer, perdent-ils un point ?) et d’autres encore paniquent, appellent à l’aide (les plaignez-vous, vous moquez-vous d’eux ?).

Le professeur est-il aidant, stimulant, encourageant, montre-t-il à l’un ou l’autre comment corriger un mouvement ou comment se sortir d’une situation difficile ?

Dans cette scène imaginaire, les obstacles sont concrets, les habiletés visibles, les différences entre les enfants aussi. Chacun peut choisir le chemin qui semble lui convenir le mieux en vue d’une réussite théoriquement probable, si les engins sont adaptés. Constater de visu qu’un participant en raison de sa taille, son poids, son agilité ne pourra emprunter la même voie qu’un autre favorise naturellement une individualisation de l’enseignement acceptée par tous. Bien sûr, l’enseignant conserve la liberté de rendre le parcours plus ou moins compliqué en le parsemant d’obstacles plus ou moins accessibles. Ceci est une question de didactique propre au professeur.

Un enfant choisira spontanément un engin lui convenant, si on l’y autorise, s’il perçoit bien ses compétences. Il évitera celui qui est trop facile, pas très amusant ou trop difficile, trop angoissant. Ceci est une question de didactique propre à l’apprenant.

Que l’élève soit agile ou maladroit, il peut trouver du plaisir et vouloir progresser s’il n’est pas renvoyé trop souvent à ses points faibles, s’il ne développe pas une aversion, conséquence d’échecs, d’humiliations systématiques.

Et vous, dans votre enfance, si vous avez eu l’occasion de faire des tours du monde en gymnastique, qu’en avez-vous retenu ? Aimez-vous vous en souvenir ?

Si vous pouvez observer votre enfant, en effectuer un, souhaiteriez-vous y participer, lui faire partager votre expérience ? Si vous le voyez peiner, comment réagiriez-vous, que ressentiriez-vous ?

Maintenant, remplaçons la salle de gymnastique par une situation plus abstraite, beaucoup moins visible comme l’étude de l’accord du participe passé. Elle n’est plus aussi visuelle, les prises pour s’accrocher, les repères changent de dimension ! Pourtant, il s’agit toujours d’une situation d’apprentissage avec les enjeux psychologiques décrits ci-dessus.

Chaque élève doit continuellement gérer des tâches nouvelles. Il réagit en même temps sur le plan intellectuel avec son bagage cognitif[1] et sur le plan affectif avec l’expérience qu’il a de la nouveauté. Le plaisir d’apprendre qui en découle se ressource dans le cognitif et l’affectif tout en les alimentant en retour. Plus jeune est l’enfant, plus l’apprentissage résonne en lui.

J’espère que cet exercice imaginaire vous démontre la nécessité d’appréhender globalement l’élève qui rencontre un problème.

Une partie des thèmes abordés par cet e-ouvrage gratuit : Angoisse, anxiété ; Attention-concentration ; Autoévaluation ; Autonomie ; Compréhension d’une matière par soi-même ; Bonheur d’être à l’école ; Confiance en soi ; Décrochage scolaire ; Dossier d’apprentissage-aménagements raisonnables ; Dys, troubles spécifiques des apprentissages (TSA), TDA/H ; Élèves aidant leurs professeurs à les aider eux ; Élève fainéant ; Évaluation formative mutuelle ; Examens certificatifs ; Examen diagnostique des apprentissages ; Immersion linguistique ; Inhibition, blocage ; Mathématique ; Métacognition ; Motivation ; Orientation scolaire ; Pédagogie collaborative ; Pédagogie de l’erreur ; Phobie, préphobie scolaire ; Redoublement ; Renvoi d’un élève ; Surmenage scolaire, etc.

Si vous avez d’autres sujets qui vous préoccupent et s’ils concernent les apprentissages, l’école, vous pourrez trouver des réponses (accès gratuit), en cliquant sur
https://centredereussitescolaire.be/2020/02/24/plusde50-reponses-professionnelles-developpees-a-partir-des-questions-qui-nous-sont-posees-depuis-30-ans/

Plus d’une soixantaine d’articles

Le Centre de Réussite Scolaire par sa grande indépendance, son type de consultation pluri et transdisciplinaire, et ses 35 ans d’expérience s’avère idéalement placé pour vous informer sur ce qui favorise ou défavorise la réussite scolaire, le bonheur d’apprendre des élèves des plus petits aux plus grands.

[1] Le bagage cognitif est envisagé ici comme : L’ensemble des connaissances et des mécanismes d’apprentissage utiles pour acquérir les savoirs et savoir-faire enseignés à l’école.