Ne pas savoir ou ne pas savoir évoquer ? Ne confondons pas !


Je l’ai sur le bout de la langue, ce serait dommage de donner ma langue au chat !

D’abord un petit quiz résolu : VRAI ou FAUX (quand le vrai n’est pas sûr) ?

Je me souviens très bien, mais je ne peux pas le dire ou l’écrire. VRAI

Si tu ne sais pas répondre à cette question, c’est que tu n’as pas étudié ! FAUX

C’est important à savoir, mais chacun le retiendra plus ou moins bien,plus ou moins longtemps. VRAI

La mémoire est un muscle à entraîner. FAUX

Proposer les mêmes questions à tous les élèves pour vérifier leur connaissance d’un sujet est un principe juste. FAUX

« Qui veut » peut connaître par cœur un texte et le restituer. FAUX

Un étudiant qui ne peut restituer par cœur un contenu est peut-être capablede le reconnaître parfaitement, s’il l’a sous les yeux. VRAI

Un élève qui passe beaucoup de temps à résoudre les tâches scolairesde mémorisation retient plus longtemps le contenu de ces tâches. FAUX

Un trouble d’apprentissage spécifique (dys, tda/h, etc.) altère la qualitéde la mémorisation, ET de la restitution. VRAI

La mémoire est multiple. VRAI

Une connaissance verbale théorique non utilisée s’oublie. VRAI

La peur de rater, le stress négatif altère la mémoire. VRAI

Avoir revu ou relu sa théorie signifie mieux la connaître. FAUX

Un des effets cognitifs du confinement sera l’oubli de théories, mais à chacun ses pertes de mémoire. VRAI

Dire à un élève qui rate qu’il est intelligent, capable d’apprendre cette matière, va l’encourager est : FAUX.

Pourquoi le professeur pense-t-il (trop) souvent qu’on ne l’écoute pas ?Pourquoi mémoriser les leçons s’avère (trop) souvent difficile ?

Réponses : trouvez-les ci-dessous !

La mémoire se voit inégalement distribuée comme beaucoup d’autres aptitudes, à l’instar de l’intelligence, elle est plurielle, même si c’est surtout au singulier que les usagers de l’enseignement en parlent. Si Freud (1967, p.154) remarque que ses propres oublis sont dans tous les cas motivés par un sentiment désagréable (on a tendance à oublier les mauvaises expériences), quelques lignes avant, il souligne aussi à quel point sa mémoire est exceptionnelle !

« La faculté de conserver et de rappeler des états de conscience avec ce qui s’y trouve associé » (Robert, 1996) possède plusieurs fonctions, dont celles de « conserver, évoquer, reconnaître ». Ces fonctions passent par nos cinq sens, l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat, le goût. Il est donc essentiel en cas de doute sur la capacité à mémoriser, de vérifier leur bon fonctionnement. Régulièrement, je rencontre des élèves dont la vue ou l’ouïe après examen médical durent être traitées avant de profiter d’une guidance pédagogique.

Voici une information destinée à bien comprendre « la mémoire » dans son rôle d’outil indispensable pour apprendre.

Grâce aux expériences multiples que nous faisons bébé, puis enfant et enfin adulte, nous construisons nos propres représentations du monde. Ce travail incessant nous demande d’accéder continuellement aux souvenirs de nos propres expériences. Selon l’évolution physiologique de chacun et la richesse des expériences, ce travail mnésique sera plus ou moins efficace, plus ou moins rapide.

D’un élève à l’autre, le temps passé pour mémoriser un même ensemble de sons, de signes, de séquences de gestes, de chiffres, de lettres, de dessins, de mots peut varier du simple au double, ou plus encore, sans compter la capacité à évoquer ces souvenirs à plus ou moins long terme ! Le potentiel neurobiologique joue un rôle déterminant ; plus la personne éprouvera des facilités pour retenir ce qu’elle étudie, plus elle en tirera du plaisir et donc de la confiance en soi ainsi qu’une bonne image de ses compétences. « Bravo ! Tu connais bien, je te félicite ! » Quant au pauvre malheureux dont les performances patinent en dépit du temps consacré, identique ou nettement supérieur, bien malgré lui, il réagira peut-être à l’inverse. « Tu n’as pas bien répondu aux questions, je ne te félicite pas, manque de travail ! »

Chaque élève d’une même classe, pour une même matière, sera évalué de la même façon, seule la réponse importe, les efforts fournis comptent peu. C’est loin d’être un reproche, mais une constatation utile à retenir, pour mieux accepter le fait qu’une partie des apprenants échouent pour de bonnes raisons.

Des solutions existent pour ceux qui se plaignent de leur mémoire, toutefois il n’y pas de miracle !

L’évaluation de la mémoire

Les capacités de la mémoire se jugent surtout à travers l’évocation. De nombreux facteurs interviennent : l’attention-concentration, l’état de fatigue, le taux de sucre dans le sang (hypoglycémie), l’humeur du moment, le contexte de l’apprentissage, le goût pour la matière abordée, le sentiment de compétence lié à la mémorisation, le désir plus ou moins conscient de se souvenir, l’intérêt porté pour l’environnement en général, la richesse du vocabulaire de la personne, la méthode de travail, etc.

L’examen diagnostique des apprentissages fournit déjà bon nombre d’informations sur la mémoire verbale (retenir, évoquer, reconnaître des mots, des chiffres ou des connaissances générales), la mémoire visuospatiale (discerner des formes familières ou nouvelles, les évoquer oralement ou en les dessinant, se souvenir de leur emplacement), cette mémoire est très sensible à la qualité de l’aptitude spatiale et la mémoire auditive (retenir et redire ce qu’on entend).

L’évaluation scolaire tente de mesurer la connaissance d’une matière, pas la capacité à la mémoriser. Un élève qui se plaint régulièrement d’avoir du mal à assimiler les cours, avec le « par cœur », doit être entendu. Avant de lui proposer des trucs, des procédés, il importe de savoir pourquoi il éprouve tant de mal en l’orientant vers la consultation d’un spécialiste (psychologue, neurologue, etc.). Si des remédiations sont prescrites, elles se révèlent alors souvent efficaces.

Remarques sur quelques éléments cachés touchant indirectement l’évaluation.

– Les personnes développent une méthode de travail en conséquence de leurs compétences mnésiques ou de la représentation qu’ils en ont.

– Une stratégie peut se baser sur la peur d’oublier, l’étudiant attend alors le dernier moment pour mémoriser les leçons, pensant ainsi avoir moins de temps pour oublier. https://centredereussitescolaire.be/2020/01/23/lassommante-evaluation-sommative/

Beaucoup associent la maîtrise d’un cours à sa mémorisation.

– Certains mettent énormément de temps à étudier par cœur, voire s’y opposent ; ils trouvent à juste titre que leur mémoire est inefficace, du coup ils l’utilisent le moins possible. Paradoxalement, cette réflexion vaut aussi pour les personnes munies d’une capacité mnésique hors pair. Il sera toujours temps d’étudier !

Un principe de base : c’est celui qui explique qui comprend ET il retient QUATRE FOIS mieux ce qu’il dit que ce qu’il écoute.

Sans oublier : https://centredereussitescolaire.be/2019/01/03/revoir-un-cours-planifier-ses-revisions-pour-les-examens-de-noel/, valable pour tous les examens.

L’équipe du Centre de Réussite Scolaire