Cliquez ci-dessous pour écouter l’article, l’enregistrement ajoute une touche bien agréable, merci à Léa Vangelderen.

S’évaluer, c’est aussi apprendre à tirer de « bonnes » leçons, pour « soi », de son travail.
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S’évaluer, c’est apprendre à tirer de « bonnes » leçons, pour « soi », de son travail, c’est se comprendre soi-même. Promouvoir à l’école, chez l’élève, cet objectif, correspond à encourager sa liberté de penser, de se respecter, de s’aimer. Il apprend à connaître ses ressources d’apprentissage, à les utiliser pour son bien, à les pratiquer pour acquérir les compétences de base (numératie, littératie, communication sociale, activités physiques, etc.) indispensables pour se sentir utile, compétent, et aussi pour apprécier les autres, les respecter, les aimer.
Préalable à la promotion de l’autoévaluation, chez nous
L’évaluation sommative telle qu’elle est appliquée dans nos écoles et le rapport hiérarchisé tel qu’il s’avère dans notre culture scolaire rendent illusoire toute autoévaluation digne de ce nom. S’évaluer à travers la note sommative attribuée par un autre, fausse toute représentation de soi, de ses compétences à partir de soi. Cela vaut aussi pour les enseignants quand ils attribuent les notes, pour leur représentation de leur propre qualité de travail.
« Le professeur (inspecteur, directeur, etc.) ne peut pas ne pas avoir raison » constitue une règle implicite de notre culture scolaire.
Des monologues d’avenir !?
Côté apprenant
- Quel sens a pour moi, ce qu’on me demande de maîtriser ?
- Est-ce que je me représente bien comment étudier cette matière, et ce que le professeur attend de moi? M’a-t-on bien expliqué l’intérêt actuel ou futur de cet apprentissage ?
- J’expérimente, j’agis pour apprendre, vais-je dans le bon sens ?
- Si je dois comprendre ou connaître la leçon, comment le professeur va-t-il m’interroger ?
- Est-ce que je connais cette théorie, est-ce que j’ai compris cette formule ?
Côté enseignant
- J’amène l’apprenant à expérimenter, à agir pour apprendre cette matière, vais-je dans le bon sens ?
- Est-ce que ce que je propose à mes élèves leur permet de bien apprendre, comprendre le sujet de ma leçon ? Comment puis-je le savoir ?
- Cet élève a raté le contrôle, pourquoi ?
- Que puis-je faire pour l’aider, quelles questions lui poser ?
- Comment a-t-il étudié mon cours ?
- Est-ce que mon enseignement et les évaluations pour des points que je leur impose sont en harmonie ?
Des deux côtés
- Que puis-je penser, ou croire de ce que je suis en train d’apprendre, ou d’enseigner ?
- Où en suis-je dans mon travail (pour l’enseignant), dans ma scolarité (pour l’apprenant), suis-je efficace ?
- Quelle didactique (façon d’enseigner ou d’apprendre -de s’enseigner- quelque chose) développer ?
Voici de quoi vous renseigner sur l’application l’autoévaluation, de la métacognition :
Comprendre par soi-même par l’explicitation (métacognition) https://centredereussitescolaire.be/2022/12/20/cest-celui-qui-explique-qui-comprend-bien-plus-que-celui-qui-ecoute/
Les élèves aident les enseignants à les aider, que du positif ! https://centredereussitescolaire.be/2021/10/13/leleve-aide-son-professeur-a-laider-un-duo-gagnant/ Voir la vidéo : https://vimeo.com/427406121 ou https://centredereussitescolaire.be/videos/
Les devoirs et les leçons : Méthode de travail, devoirs et leçons, planifier, etc. https://centredereussitescolaire.be/2021/09/26/les-devoirs-et-les-lecons-autant-les-faire-a-sa-facon-tout-en-lameliorant-peut-etre/
Remarques
- Penser que l’autoévaluation favorise l’autonomie psychologique et pédagogique d’un jeune se doit d’être relativisé. Quant aux enseignants, ils procèdent rarement à une évaluation de leur efficacité, ce n’est pas dans notre culture scolaire, et ce n’est pas une question d’autonomie. Cette démarche qu’est « se remettre en question » exige une collaboration entre les apprenants et leurs enseignants, et donc l’application d’une pédagogie collaborative.
- Pas de collaboration entre élèves et professeurs dans le but de s’évaluer, pas d’autoévaluation vraie, possible.
- Cette démarche métacognitive que constitue l’autoévaluation est accessible aux enfants dès la 1ère primaire, si bien entendu il y a adaptation réciproque.
- L’application de la métacognition en guidance psychopédagogique ou psychothérapie à media, dont l’autoquestionnement, l’autoévaluation, que je développe depuis plus de 35 ans, m’a convaincu d’une chose : l’élève construit une pédagogie plus efficace mais aussi une remise en question de la façon dont il est évalué, à juste titre, puisqu’il comprend la non-pertinence des contrôles et examens sommatifs, certificatifs qu’il subit. Heureusement, le thérapeute aide l’élève à gérer ce paradoxe.
Une autre ressource : Guide complet sur la mise en place de l’auto-évaluation | GoStudent | GoStudent
Rappel important pour bien comprendre les mauvaises conditions pédagogiques et scolaires dans lesquelles les élèves ont vécu et vivent encore depuis mars 2020, et donc sur quatre années scolaires.
L’absentéisme professoral reste très important.
Ils souffrent d’un grand manque d’encadrement scolaire ; leur rythme de travail a été et est encore déstructuré.
D’un environnement familial, sociétal, soumis à des tensions inattendues, traumatisantes.
Les élèves qui sont en 2è, 3è et 4è primaire ont appris à lire, écrire et calculer dans de mauvaises conditions.
Les étudiants de 2è, 3è et surtout 4è secondaire ont entamé le secondaire dans de mauvaises conditions.
Des pans des programmes n’ont pu être enseignés dans les temps, de trop nombreux enseignants n’en tiennent pas compte.
Ces trois années scolaires, où l’élève a vu son cadre scolaire se déstructurer dans le temps et l’espace, ont éprouvé les élèves. Il ne faut pas sous-estimer la lassitude que cela a pu générer auprès des apprenants, surtout s’ils sont victimes de difficultés d’apprentissage.
One thought on “L’autoévaluation, s’évaluer, se comprendre soi-même”
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