C’est avant tout une question de didactique !

Quand le dysfonctionnement de notre école obligatoire génère entre autres des centaines de millions d’euros de perte tous les ans depuis des décennies, ce n’est évidemment pas en obligeant des enseignants à travailler 2 heures de plus par semaine, ou en supprimant des parties de l’enseignement individualisé, comme le type 8 (les élèves très « DYS »), ou encore en rendant les CEB, ou CE1D plus discriminant, etc., que des économies d’argent seront réalisées. Les raisons principales de l’énorme perte financière annuelle accusée par l’enseignement obligatoire ne sont clairement pas abordées, ni par la ministre ni par le « Pacte pour un enseignement d’excellence ».
Démonstration en deux temps,
- Une proposition pédagogique positive éprouvée depuis longtemps dans de nombreux pays dont les scandinaves, et par des pédagogies dites « ouvertes ».
2. Les coûts financiers et psychologiques qui ruinent notre école obligatoire.
- Développer l’évaluation formative mutuelle et son corolaire vital, la pédagogie collaborative.
Ce changement d’enseignement constitue une voie royale vers une économie financière et un progrès vital, didactique et psychologique.
L’élève y apprend à s’évaluer par rapport à des mini objectifs très clairs, donc à développer une didactique personnelle adaptée à ses ressources d’apprentissage et à la matière étudiée. Le professeur donne les objectifs, fournit le matériel (par exemple, des exercices très progressifs avec du matériel concret, ainsi que la compétence à atteindre, comme « savoir calculer le volume d’un parallélépipède rectangle »). Bien sûr, cette forme d’individualisation commence en 1ère primaire sous la direction d’un enseignant très aidant, guidant. L’enseignement réellement d’inspiration Freinet, entre autres, s’inspire de cette approche pédagogique. L’évaluation décrit les compétences acquises, et en cours d’acquisition, elle se construit à deux, enseignant(s) et élève, ensemble.
Les difficultés d’apprentissage sont repérées très rapidement, et diagnostiquées, une remédiation est appliquée. PAS DE POINT puisque le rythme d’acquisition est individualisé et que l’élève s’évalue ; l’acquisition des socles de compétences se voit située constamment, pour l’être le plus complètement possible en dernière année du secondaire, moment où chaque élève complète son programme, et se situe dans ses compétences avant d’aborder l’enseignement supérieur (facultatif) ou le monde du travail, ou un temps de découverte (voyages, expériences, etc.). L’étudiant à 17 ans a appris à reconnaître ses forces, ses faiblesses, ses acquis, s’il voit que ses acquis en mathématique ne sont pas assez complets, il évitera naturellement une orientation qui le renvoie à ses faiblesses (ingénieur industriel, physique, etc.). L’important est qu’il se connaisse bien, s’apprécie, s’offre une représentation de ses compétences, claire et positive. L’outil « dossier d’apprentissage ou porte-folio » y contribue.
Le jeune aura étudié de nombreuses matières, appris beaucoup de choses pendant 12 ans, avec le sentiment d’avoir été respecté, considéré positivement.
Comme vous pouvez le déduire, que d’argent économisé (pas, ou presque pas, de redoublements), que d’élèves et familles épargnés psychologiquement. Autre déduction : pas, ou peu, de doubleurs, et donc plus d’enseignants par élève ! Ah oui, sans compter les millions d’euros non dépensés par les parents, chaque année, en leçons particulières destinées à absolument éviter l’échec, le redoublement.
- L’argent et son corolaire psychologique
Voici un rappel de facteurs (liste non exhaustive) qui ruinent tant notre économie que le bien-être des élèves et donc de leurs enseignants. Notre enseignement se situe dans les plus mauvais et ruineux du monde si l’on se réfère à ce qu’il coûte par élève.
La 1ère raison, et la plus « facile » à changer (voir le point 1) : l’évaluation sommative démontrée depuis longtemps comme totalement inadaptée à l’évaluation qu’offre un apprenant de sa maîtrise d’un point de matière. Les examens de juin et de Noël, les CEB et CE1D, s’avèrent des évaluations sommatives en plus d’être éliminatoires, elles n’existent que chez nous, sans doute considérées comme trop nuisibles par les autres. (Lire le court article : https://centredereussitescolaire.be/2024/07/27/demonstration-quaucune-amelioration-nest-possible-pour-notre-ecole-si-nous-ne-changeons-pas-la-facon-devaluer-les-eleves/)
La 2è raison, le redoublement, on en parle beaucoup, tout en continuant à l’appliquer, beaucoup. (Lire le court article https://centredereussitescolaire.be/2021/06/28/la-belgique-francophone-devrait-rester-la-pire-faiseuse-dechecs-en-enseignement-secondaire-deurope-et-pas-que-si-elle-nannule-pas-les-redoublements-cette-annee/)
La 3è raison, l’orientation sauvage définie par l’obligation décidée par le conseil de classe (attestation B) pour l’élève, de changer d’orientation (le plus souvent, passer du général vers l’enseignement technique, ou du « technique » vers l’enseignement professionnel) sans proposition ni conseil adapté, constructif. C’est logique, ni l’orientation scolaire ni l’évaluation diagnostique des ressources d’apprentissage ne relèvent du métier d’enseignants. (Lire le court article https://centredereussitescolaire.be/2024/09/27/orientation-scolaire-et-reussite-scolaire/)
La 4è raison, le décrochage scolaire et son corolaire, c’est-à-dire les personnes censées aider le jeune et ses parents à le résoudre (réparer plutôt que prévenir). Il existe une cause importante et non mesurable : le mal-être envahissant résultant d’années d’évaluation scolaire qui ne respecte pas ni l’intégrité psychologique (ressources d’apprentissage, efforts fournis non gratifiés, etc.) ni l’intégrité morale (sentiment d’injustice et de mépris, dû aux remarques négatives, aux échecs, à la non-écoute, etc. Voir le court article : https://centredereussitescolaire.be/2019/04/28/prevenir-le-decrochage-scolaire/).
Une 5è raison, l’absentéisme professoral de plus en plus élevé et son corolaire, soit les remplaçants (à trouver et à payer), le non-enseignement de parties du programme, la décontenance qu’en éprouvent les élèves (désorganisation du rythme scolaire, perte de confiance envers certains des professeurs très absents, et envers tout le système), notamment.
Une 6è raison, notre culture scolaire, basée sur le « bourrage forçage » et l’enseignement frontal, s’avère l’héritage du seul enseignement catholique qui régnait en maître à la création de la Belgique, puis à celle de l’enseignement public, une dizaine d’années plus tard (il n’existait pas vraiment d’autre modèle pédagogique véhiculé chez nous, en 1842) (Close, N., et Devue, E., « Tableaux noirs et bancs de bois », Musée d’Eben, éditions Labor, 2003, Bruxelles.)
Etc.
| Retenez bien que la pédagogie collaborative et son évaluation formative mutuelle existent depuis des décennies ! Ce que nos écoles appellent évaluation formative n’en est pas une, puisqu’elle n’est pas mutuelle (élaborée avec le jeune), il s’agit plutôt d’une évaluation informative préparatoire à un contrôle coté, non valable, comme démontré plus haut. L’énergie à fournir pour que la pédagogie collaborative prenne de plus en plus de place dans les classes, dans le rapport élève-professeur, est énorme, tant les autorités politico-scolaires empêchent, consciemment ou pas, depuis les années 1950, toute réelle évolution. Pour qu’une personne arrive dans la sphère de cesdites autorités, elle doit s’être laissé entièrement formater (forme de soumission qui génère la non-transformation, et pour notre école obligatoire, le marasme). Parents, étudiants, vous pouvez aider les enseignants à vous aider, vous pouvez, sans cesse, demander une pédagogie plus collaborative, marquer votre opposition aux évaluations sommative, aux redoublements (l’un comme l’autre est démontré comme inadapté et nuisible depuis longtemps). Année après année, demandez sans arrêt ces changements, vous serez de plus en plus écoutés, vous êtes une majorité écrasante, ne l’oubliez pas ! Et voici un livre numérique écrit pour vous, et à partir de vos questions, sur 39 ans de consultation, téléchargeable gratuitement, il est destiné à vous aider à comprendre et soutenir les élèves : https://centredereussitescolaire.be/2023/12/16/essai-pour-une-psychologie-et-une-pedagogie-scolaires-plus-heureuses-pour-les-eleves-soumis-a-lenseignement-obligatoire/ |
Le Centre de Réussite Scolaire par sa grande indépendance, son type de consultation pluri et transdisciplinaire, et ses 39 ans d’expérience s’avère idéalement placé pour vous informer de ce qui favorise ou défavorise la réussite scolaire, le bonheur d’apprendre des élèves des plus petits aux plus grands.