Parents, élèves, voici des informations et conseils très utiles pour ce mois de juin !

Cliquez ci-dessus pour écouter l’article à 3 voix. Merci à Emma Geeroms et Gabriel Vanhoolandt
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Trois parties

  1. Comprendre les raisons du mauvais encadrement scolaire de la majorité des élèves, surtout ceux du secondaire, de ce mois de juin.
  2. Huit preuves scientifiques, et plus que notre système d’évaluation sommatif, particulièrement les examens, existe aux dépens des élèves.
  3. Comment contester légalement une indication de redoublement.

Comprendre les raisons du mauvais encadrement scolaire de la majorité des élèves, surtout ceux du secondaire, de ce mois de juin.

  • Le manque important de jours d’enseignement généré par les confinements et quarantaines et par l’absentéisme professoral très élevé de cette année scolaire 22-23.
  • Le grand manque d’encadrement scolaire, et les cassures de leur rythme de travail depuis mars 2020.
  • L’environnement familial, sociétal, dont la guerre d’Ukraine et ses conséquences sur notre économie, est soumis à des tensions inattendues, traumatisantes depuis mars 2020.
  • Les étudiants de 1ère, 2è, 3è et 4è secondaire ont entamé ce nouveau cycle dans de très mauvaises conditions d’enseignement. Et pour rappel, les élèves qui sont en 2è, 3è et 4è primaire ont appris à lire, écrire et calculer dans de mauvaises conditions, aussi.
  • Voilà quatre années scolaires que l’élève voit son cadre scolaire se déstructurer dans le temps et l’espace, c’est éprouvant. Il ne faut pas sous-estimer la lassitude que cela peut générer auprès des apprenants, surtout s’ils sont victimes de difficultés d’apprentissage. Le déplacement de deux semaines des grandes (vraies) vacances dans l’année scolaire n’arrange rien, que du contraire ! 
  • Les élèves en examen n’ont plus cours (remplacés par les révisions, présessions, derniers contrôles avant les examens) en juin et perdent donc encore un mois d’enseignement, la semaine des grandes vacances en moins n’y change rien.
  • Ils n’ont donc plus cours environ 3 mois.
  • Les examens demeurent de grandes sources d’échecs, d’angoisse, de redoublements pour les élèves. Pour rappel, ce type d’évaluation n’existe pas dans les autres pays.

Huit preuves scientifiques que notre système d’évaluation sommatif, surtout les examens, existe aux dépens des élèves.

Preuves tirées de l’article : Dieudonné Leclercq, Julien Nicaise, Marc Demeuse, 2013, « Docimologie critique: des difficultés de noter des copies et d’attribuer des notes aux élèves », libre d’accès : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00844778/document

Ces preuves jusitifient la promotion de la pédagogie collaborative (https://centredereussitescolaire.be/2021/07/04/si-vous-etes-pour-une-relation-collaborative-harmonieuse-constructive-et-positive-entre-les-usagers-de-lecole-obligatoire-alors-promouvez-la-pedagogie-collaborative/ )

  1. Les résultats ne dépendent, non pas des performances particulières de l’élève dans l’absolu, mais bien de ses performances par rapport à celles de ses condisciples (courbe de Gauss, il y aura toujours des premiers et des derniers). À cela s’ajoute la réputation de l’école (sélection par « écrémage »).
  2. L’ordre de correction ( si la copie se trouve au début ou à la fin de la pile de copie, ou si elle se situe après une « bonne » ou une « mauvaise » copie).
  3. L’origine sociale de l’élève ainsi que le genre,ou encore l’apparence physique des élèves.
  4. La réputation du professeur (trop de bonnes notes = laxiste, on ne se dit pas : « c’est un bon professeur » puisque ses élèves réussissent ses évaluations).
  5. L’effet Posthumus qui consiste à adapter ses notes en fonctions des années précédentes pour garder (inconsciemment ?) les mêmes appréciations des performances.
  6. L’effet d’inertie qui consiste à regarder les résultats antérieurs des élèves et se baser sur ceux-ci. Les professeurs sont aussi influencés par le début de la copie, si celui-ci semble soigné, les erreurs suivantes s’avèreront moins relevées.
  7. L’effet de halo, l’évaluateur est influencé (inconsciemment) par des caractéristiques de l’étudiant non liées à sa maîtrise du sujet de l’évaluation, comme son aspect physique, sa présentation vestimentaire, sa prononciation ou son accent, etc.
  8. L’instabilité du correcteur, mais aussi la différence entre les correcteurs.

PLUS des RAISONS tirées de notre consultation

  1. La peur de rater, de décevoir inhibe l’efficacité de la mémoire, du raisonnement.
  2. Les professeurs (trop) souvent posent des questions plus difficiles que d’habitude.
  3. Les élèves « Dys », TDA/H, notamment, ne sont absolument pas respectés dans leurs ressources d’apprentissage et dans leurs difficultés ; les aménagements dits raisonnables s’avèrent peu aidants. De plus, la grande majorité des écoles dites élitistes, mais d’autre aussi, refusent d’appliquer les quelques aménagements raisonnables habituels (1/3 temps supplémentaire, pas de recto verso, impression plus grande), en dehors des examens.
  4. Les enseignants pour la plupart considèrent comme acquis le programme des années précédentes, peu importe le non, ou « mal » enseignement dû aux confinements, aux enseignements hybrides, aux absentéismes professoraux dont la moyenne est très souvent de 5 à 8 h de cours non donnés par semaines.
  5. Juin, la période de l’année où les élèves et professeurs sont le plus fatigués, parfois surmenés, et puis il y a les allergies au pollen, sans compter « la poussée » hormonale due à la période, chez les ados. L’école ignore totalement « la fatigue de l’adolescence, de la puberté ».

VOUS POUVEZ CONTESTER UNE INDICATION DE REDOUBLEMENT !

Recours au secours des élèves

Plus que jamais, en juin 2022, chaque étudiant.e.s qui se verra menacé.e de réorientation sauvage ou de redoublement devrait, avec l’aide de sa famille ou d’Infor Jeunes (https://inforjeunes.be/), procéder à un recours interne dès la remise des résultats, même si l’école vous dit que « ça ne sert à rien » ! Cette procédure consiste généralement à rédiger une lettre à l’attention de la direction de l’école dans laquelle sont développés les arguments de l’élève. Dans certains établissements, l’élève et ses parents sont invités à rencontrer le chef d’établissement ou son délégué pour défendre leurs arguments (trop souvent, c’est pour décourager la démarche, mais tenez bon !). L’école doit vous fournir les documents pour ce faire.

Si le recours interne est refusé, procédez au recours externe : http://www.enseignement.be/index.php?page=26245&navi=2032 

Notre conseil vaut aussi pour les CEB « ratés » : http://www.enseignement.be/index.php?page=24561

Vous pouvez déjà utiliser les arguments suivants, à adapter à votre enfant.

  • Les élèves du primaire et du secondaire ont en majorité souffert des effets des confinements et gestes barrière (voir le point 1), trois années scolaires déstructurées, affectées (plusieurs mois de non-enseignement, d’enseignement hybride, le port du masque, de nombreuses familles furent fort déstabilisés, etc.).
  • Presque tous les étudiants qui doivent se soumettre à des examens en juin seront évalués en partie sur des matières non enseignées ou dont ils n’ont pas appris les prérequis.
  • Les étudiants ne sont pas traités équitablement, puisqu’ils ne rencontrent pas les mêmes conditions d’évaluation selon l’école qu’ils fréquentent, à année et option, égales.
  • L’absentéisme de certains professeurs a généré de très nombreuses heures de fourche (non-enseignement), de 100 à 200 heures de fourche pour certains depuis septembre 2021. Ceci est un argument très important, si c’est le cas de votre enfant pour certains cours en échec.

Nous nous gardons bien de juger le corps professoral dans son ensemble, nous espérons sincèrement que certains d’entre eux, au moins, réalisent la charge pénible et très difficile à gérer qu’ils mettent sur le dos des élèves et indirectement sur le leur. Il est évident que, dans notre pays, ces idées aussi positives qu’étayées comme la pédagogie collaborative, l’évaluation formative, ont encore un long chemin à parcourir pour qu’elles s’installent dans notre conscience collective.

Acceptons constructivement que des pans des programmes scolaires ne soient pas enseignés ; cela ne veut pas dire pour autant que les élèves ne les apprendront jamais. Faisons-leur confiance !


Acceptons constructivement que des pans de programmes scolaires ne soient pas enseignés, plutôt que de les survoler à la hâte et d’en faire l’objet d’évaluations pour faire « comme d’habitude ». Faisons confiance aux jeunes, à leur volonté de les apprendre, s’ils en ont besoin lors de leurs futures formations.

Et pour terminer cette lettre d’information, nous vous proposons cette réflexion en prenant le contrepied d’une maxime connue: « Il vaut mieux cent coupables en liberté qu’un seul innocent en prison » : « il vaut mieux que 100% des élèves passent d’année, car il est démontré depuis plus de 30 ans que doubler est pire que bien, que pour au moins 85% des bisseurs potentiels, il existe de meilleures solutions. Pas de redoublement sans évaluation diagnostique pluridisciplinaire suivie de conseils constructifs. (https://centredereussitescolaire.be/2018/10/11/evaluation-diagnostique-des-apprentissages-avant-de-doubler/).

N’oubliez pas que 50% des doubleurs redoublent dans les années qui suivent !

Sites qui offrent des conseils au sujet des recours : http://droitscolaire.be/recours-externe/

http://www.jeminforme.be/index.php/enseignement-formations/enseignement-secondaire/recours-contre-decision-conseil-de-classe-ou-jury-de-qualification

Pour plus de détails :

Et pour finir : un élève ne doit JAMAIS aller à un examen s’il ne se sent pas bien ! Comme les adultes, il va chez le médecin.

Si vous avez d’autres sujets qui vous préoccupent et s’ils concernent les apprentissages, l’école, vous pourrez trouver des réponses (accès gratuit), en cliquant sur : Plus de quatre-vingts articles

Le Centre de Réussite Scolaire par sa grande indépendance, son type de consultation pluri et transdisciplinaire, et ses 36 ans d’expérience s’avère idéalement placé pour vous informer sur ce qui favorise ou défavorise la réussite scolaire, le bonheur d’apprendre des élèves des plus petits aux plus grands.