Les CEB et CE1D deviennent (encore) plus nocifs

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[1] Les évaluations externes certificatives sont des épreuves externes communes liées à l’octroi d’un certificat : le certificat d’études de base (CEB) fin 6è primaire, l’épreuve certificative externe commune au terme de la troisième étape du continuum pédagogique (CE1D), fin 2è secondaire.

En tant que psychologue, pédagogue et enseignant, spécialisé dans les questions et troubles d’apprentissage notamment scolaires depuis plus de 45 ans, il est de mon devoir de réagir, ce projet ne fait qu’aggraver la déliquescence de notre école obligatoire ; c’est une question de santé publique.

On ne peut accepter qu’une ministre, des députés wallons décident unilatéralement de l’évaluation « sommative-certificative » des élèves, c’est absurde et contraire à leur réussite scolaire.

Les arguments utilisés par la cheffe temporaire de l’enseignement obligatoire relèvent d’une méconnaissance pédagogique dangereuse.

Parents, qu’en est-il vraiment pour vos enfants, en les obligeant à atteindre au moins 60% afin d’obtenir les certificats CEB et CE1D

Réponse !

  1. Pour le CEB et le CE1D, c’est le gouvernement Wallonie-Bruxelles qui décidera du niveau de réussite de ces examens externes pour l’année scolaire 2026-2027, cliquer : (https://glatigny.cfwb.be/home/communiques-de-presse/presses/ceb-ce1d-cess-un-seuil-de-reussite-a-60-pour-garantir-la-maitrise-des-apprentissages.html). Soit des personnes dont ce n’est pas du tout le domaine de compétence.
  2. Pour rappel, le CEB fut mis en place pour diminuer le nombre d’élèves en échec à la fin de la 6è primaire. Un enfant se voyait rater son année avec tel instituteur, alors qu’il l’aurait réussie avec un autre. Comme l’enseignement catholique imposait les diocésains et les écoles communales, les examens cantonaux, deux évaluations externes de fin primaire, le ministère s’est dit qu’il allait imposer un seul examen certificatif pour toutes les 6è primaires : le CEB. Le décret date du 2 juin 2006. Il remit le couvert 6 ans plus tard, avec un examen certificatif, fin 2è secondaire, le CE1D.
  3. Sous le régime du CEB, environ 90% des élèves réussissaient leur année, ce qui limita grandement les dégâts. Les pertes financières et le nombre d’enfants blessés psychologiquement s’avèrent réduits au minimum.
  4. L’élève de 6è primaire, et de 2è secondaire, en conséquence, n’étudie pas pour lui, mais pour réussir cet examen. Le dernier trimestre constitue, pour de nombreux élèves et leurs parents, un long calvaire. À cette évaluation sommative, si l’apprenant n’accumule pas assez de points, il ne reçoit pas son passeport pour l’année suivante.
  5. Rappelons une fois de plus que l’évaluation sommative, et ces 2 examens externes en sont, a été démontrée comme NE mesurant PAS le niveau d’acquis d’une matière, DONC obtenir moins de 60% ou 50% NE garantit PAS la non-maîtrise des apprentissages et INVERSEMENT ! Voici des preuves rappelées par des universitaires, cliquez : Démonstration qu’aucune amélioration n’est possible pour notre école si nous ne changeons pas la façon d’évaluer les élèves ! – Cerescol.  
  6. L’élève ne reçoit aucun feedback sur ses résultats, il n’est donc question que d’une évaluation-sanction.
  7. Faire rater les élèves dont la moyenne n’atteint pas 60%, à l’aide d’examens INADAPTÉS, relève sans doute d’une intention plus ou moins consciente, celle de nuire encore plus à leur réussite scolaire, assurément à celle des plus démunis sur le plan (et/ou) psychologique, cognitif, familial, économique ou social.
  8. Réduire la compétence docimologique (la docimologie est la science qui, notamment, étudie les systèmes de notation et d’évaluation des connaissances) à la décision de politiciens, par définition, très ignorants dans ce domaine, montre le TOTAL mépris de ceux-ci envers les enseignants qui ont élaboré les CEB et le CE1D, mais aussi de tous les autres.
  9. Le couple élève-professeur n’est absolument pas considéré ; or, il est le mieux placé. Les autorités politico-scolaires se montrent de plus en plus nuisibles. Les pseudo-autorités de l’enseignement obligatoire « classique » subventionné belges francophones ne se sont jamais montrées aussi autocrates et liberticides. – Cerescol).
  10. SACHEZ que l’enseignement obligatoire belge francophone EST LE SEUL qui impose un CEB ou un CE1D, en Europe, parce que ce système d’évaluation ne mesure pas ce pour quoi il est destiné ! Les écoles européennes n’en font pas, des examens en juin ou à Noël, non plus, pour la même raison.
  11. Les évaluations externes (CEB, CE1D, CESS, et aussi ceux prévus pour la 2è et 4è primaire) ne garantissent donc en aucun cas la maîtrise effective ou pas des apprentissages de base. Peu importe qu’il faille 50, 60 ou 70% pour passer l’obstacle. Elles sont une perte de temps et d’argent. L’évaluation des apprentissages est en vérité bien plus complexe (voir : Comment aider réellement un élève en (réelle) difficulté, de façon juste, adaptée et raisonnable ? – Cerescol). Le temps passé à se faire ainsi évaluer est un temps perdu d’enseignement.
  12. Un avantage inattendu : un élève reconnu précoce, après une évaluation diagnostique des apprentissages, pluri et transdisciplinaire, peut passer un CEB ou CE1D un an plus tôt et s’il le réussit, sauter une classe, ceci se pratique régulièrement pour le CEB. Bien préparé, ce saut de classe constitue souvent une bonne solution.
  13. Ces examens profitent économiquement aux éditions pédagogiques et aux auteurs (souvent des fonctionnaires de l’enseignement) des livres écrits pour aider nos jeunes à les réussir ; à cela s’ajoutent les périodiques et même la télévision. Ceci ne vous aide pas, vous, parents, à bien comprendre les désavantages nombreux de maintenir ces examens externes. Qui a le plus intérêt à supprimer le CEB, le CE1D, sinon les élèves et leurs parents, voire les professeurs, en revanche, qui y trouvent du bénéfice à les maintenir ?

N’oublions pas que notre école obligatoire actuelle est la PIRE faiseuse d’échecs d’Europe, et, si l’on considère la grande somme d’argent dépensée par élève, par an, elle s’avère sans doute une des plus mauvaises du monde. Notre ministre de l’Enseignement semble plutôt soucieuse que nous conservions la plus mauvaise place, que les élèves mal soutenus ou victimes de « DYS » soient condamnés à la relégation.

« Cette réforme traduit la volonté de remettre l’excellence au cœur de notre enseignement et de mettre fin au nivellement par le bas qui fragilise les chances de réussite de nos élèves. » Nous écrit la ministre (https://glatigny.cfwb.be/home/communiques-de-presse/presses/ceb-ce1d-cess-un-seuil-de-reussite-a-60-pour-garantir-la-maitrise-des-apprentissages.html). Cet extrait du communiqué de la ministre montre son déni du niveau de notre enseignement qui se situe au plus bas de l’Europe depuis des décennies, donc « on ne peut aller plus bas », quoique, me direz-vous, en prétextant « remettre de l’excellence », plus d’élèves encore échoueront. Nous resterons la région d’Europe qui fait le plus doubler les jeunes depuis les années 1960.

Les autorités politico-scolaires, la ministre en 1er lieu,confirment notre sentiment qu’ils considèrent l’élève, ses parents et ses enseignants comme quantité de plus en plus négligeable dans leurs prises de décisions autocratiques, des décisions toujours plus aux dépens des jeunes apprenants issus de milieux démunis.

Au secours !?

Merci pour votre attention


  – Pour vous, usagers de l’école (élèves, parents, professionnels), afin de vous aider à réagir positivement, de façon constructive, un livre numérisé gratuit de plus de 200 pages vous est destiné, il développe 50 thèmes issus des questions et plaintes des familles qui nous consultent depuis 1986. Vous pouvez le télécharger sans frais à partir de la page d’accueil, en cliquant sur Cerescol – Comprendre Intégrer Agir .
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Le filet de sécurité familial constitue le 1er soutien de l’élève, ainsi que la 1ère ressource et le 1er indicateur de sa réussite scolaire. Si un parent s’inquiète à propos de la scolarité de son enfant, du bonheur qu’il y trouve, notre expérience montre qu’il (souvent la maman, et de plus en plus les grands-parents) a de bonnes raisons pour s’en faire et qu’alors, une consultation apporte en général des réponses adéquates.