
Voici un heureux décrochage, parce que ce jeune grimpeur se sait en sécurité,
et aussi qu’il continuera à aller plus haut.
Préambule
Le décrochage scolaire s’avère un problème important comparable à celui d’un adulte qui « décroche » de son métier. Cet article vous propose une information en deux temps : 1. Le comprendre, et 2. Le prévenir qui inclut un questionnaire destiné à vous guider dans l’aide d’un jeune qui vous semble prêt à abdiquer.
- LE COMPRENDRE
A) Approche psychoaffective de la question de l’abandon de l’école.
Un des messages éducatifs les plus fondamentaux veut que nos enfants entrent dans le monde adulte, les mieux armés possibles. Si les obstacles qu’ils rencontrent au cours de leur vie d’élève leur deviennent insurmontables, les adultes qui s’occupent de ces apprenants sont alors confrontés au non-respect de ce message et à la peur de ne pas avoir fait ce qu’il faut pour bien les préparer. Cette crainte, souvent inconsciente, génère des tensions internes et des conflits, importants, entre les personnes.
Mais cette forme de lâcher-prise scolaire peut avoir pour bénéfice la remise en question du développement du jeune et aussi d’amener son environnement à reconsidérer son propre point de vue.
B) Une définition
Nous pouvons comprendre ce terme de décrochage scolaire comme l’abandon, au moins en partie, par l’élève, de son activité scolaire.
Cet abandon peut se manifester :
- Chez l’élève, par un refus ou un oubli systématique d’exécuter ses travaux scolaires, par des absences régulières motivées ou non, par des troubles du comportement, par des échecs récurrents aux interrogations.
- Chez les parents, par un manque de suivi, volontaire ou non, de la vie scolaire de leur enfant, par des réactions exprimant un grand désarroi.
- Chez les enseignants, par une mise à l’écart fréquente de l’élève, son renvoi de la classe ou de l’école.
Les signes d’abandon sont à considérer au cas par cas.
Confronté à cette interpellation? Un conseil, procéder à une première analyse en répondant aux questions suivantes :
– Qu’est-ce qui me fait penser qu’un décrochage est possible ?
– Quels sont les points de vue de l’enfant, des parents, des autres intervenants ?
– Qu’est-ce que ces difficultés entraînent pour l’élève et son entourage ?
– Comment l’élève vit-il ses difficultés ?
Signal d’alarme :
Un problème peut en cacher un autre, plus fondamental. Une difficulté peut en induire une autre, comme un enfant en échec qui se voit rejeté par ses condisciples. Ses difficultés d’apprentissage peuvent entraîner une surcharge des efforts à fournir pour résoudre les tâches scolaires et rendre son travail intellectuel souvent infructueux, et de plus en plus éprouvant. Le soir, plus fatigué que la normale, il se montre peu disponible pour ses travaux scolaires, ce qui irrite ses parents et provoque un climat harassant pour tous. Petit à petit, un sentiment de persécution s’installe parce que les adultes exigent de lui sans cesse plus d’efforts dans des tâches qu’il se sent de moins en moins capable de mener à bien. À force d’entendre des remarques du genre « Si tu voulais ! Tu es intelligent, mais tu es un fainéant. Après tout ce qu’on fait pour toi, tu pourrais faire un effort ! », progresse en lui l’impression d’être incompris, un incapable, il réagit alors de façon de plus en plus inadaptée (troubles du comportement, une inhibition intellectuelle, etc.). La communication devient un problème supplémentaire à résoudre !
L’école peut catalyser, pour le jeune, toutes les sources de ses frustrations : « Finie l’école, finis les problèmes, la preuve est qu’en vacances tout va bien ! »
Une solution consiste, alors, de décrocher.
- LE PRÉVENIR
Évaluer les risques d’abandon scolaire ; comment faire ?
Une série d’indices de décrochage situés à plusieurs niveaux (cette liste se veut non exhaustive) vous sont proposés. Considérez-les comme des données exprimant la détresse d’une personne. Le terme d’indice est pris dans son sens de « signe apparent qui indique avec probabilité ». Le but est d’analyser les indices selon leur nature, fréquence ou répétition. L’avis de chacun est nécessaire.
L’idée consiste à passer chaque point en revue avec le jeune, ses parents le font chacun de leur côté.
Surligner un point dès qu’il est associé à du négatif, le compléter si nécessaire
POINT DE VUE DE L’ENFANT | POINT DE VUE DE L’ADULTE | |
I. Les difficultés de comportement | ||
– de type introverti | « Je n’aime pas attirer l’attention, qu’on m’interroge. » | « Il est trop renfermé. Il est très discret. » |
– de type extraverti | « Je n’aime pas rester assis. Pourquoi je ne peux pas continuer à jouer. » | « Cette élève n’arrête pas de bouger. Le lundi matin, il est difficile, il se met en retard pour l’école. Ce jeune sabote les cours. » |
II. Les faiblesses instrumentales ou cognitives | ||
– psychomotrices | « Mes amis savent rouler à vélo, pas moi. » | « Ce petit est tellement maladroit ! » « Il ne connaît pas sa gauche de sa droite. » |
– de l’attention concentration | « C’est trop long ! J’ai pas la patience. » | « Il ne sait pas rester assis à son bureau. C’est une rêveuse. » |
– du langage oral | « Pas oralement ! » | « Elle construit mal ses phrases. » |
– du langage écrit | « J’écris très mal. » | « Mon enfant fait plein de fautes. » « Tu ne sais pas lire. » |
– de la mathématique | « Je suis nul en math. » | « Il calcule mal. » |
– de certains cours | « Je déteste ce cours. » | « Cet enfant a toujours été faible en langues. Tous les ans il est en échec en français. » |
– de la façon d’étudier | « Le par cœur, ça ne va pas, je n’y arrive pas. » | « Elle n’a aucune méthode. » « Il met un temps fou pour faire ses devoirs. » « Cet élève ne retient rien ! » |
– du raisonnement | « C’est toujours trop compliqué » | « Il a tant de difficulté à comprendre. » « Elle a toujours été lente pour apprendre ses leçons. » « Je dois tout lui expliquer plusieurs fois. » |
III. Le redoublement : | ||
– de la 3ème maternelle, de la 1ère primaire | « Ainsi, il pourra repartir de zéro. », « Cette petite a encore trop besoin de jouer. » | |
– après le redoublement | « Malgré le redoublement, ça ne va pas mieux » | « Malgré le redoublement, ça ne va pas mieux » |
– avoir deux ans de retard ; souvent après le 1er redoublement arrivent le second et ce sentiment: | « Je suis nul » | « C’est pire qu’avant » |
IV. L’absentéisme : | ||
Analyser les absences selon leur fréquence, les moments de la journée, de la semaine, voire de l’année est souvent révélateur. | ||
V. Le mal-être physique : | ||
Une fatigue excessive, une chute de tension, des maux de tête, maux de ventre, crises de larmes ; ces symptômes peuvent avoir lieu le matin avant d’aller à l’école ou le soir. |
Retenons Attendre et voir si le problème se résout tout seul constitue une des grandes causes des décrochages scolaires. Il arrive trop souvent que plusieurs années s’écoulent entre les premières difficultés non analysées, parfois non perçues et le décrochage scolaire conséquent. Les sources apparaissent fréquemment dès la maternelle et même plus tôt (retard du développement psychomoteur, troubles auditifs, etc.). La 1ère évaluation proposée ci-dessus apporte déjà un début de réponse pour un élève qui affiche quelques-uns des indices suscités, surtout si lui ou sa famille ne souhaitent pas un examen approfondi, du moins dans un premier temps. Il n’y a pas de recette toute faite. « Une aide ne peut pas lui faire de tort !» est un leurre psychologique et pédagogique si elle n’est pas le résultat d’une évaluation globale (https://centredereussitescolaire.be/2023/11/03/comment-aider-reellement-un-eleve-en-reelle-difficulte-de-facon-juste-adaptee-et-raisonnable/). Non adéquate, cette aide risque de dégoûter le jeune des propositions futures, dont les bonnes solutions, et ainsi risque de l’enfoncer un peu plus. Les remédiations proposées dans les écoles, les leçons particulières n’empêchent pas notre enseignement d’être le plus faiseur d’échecs d’Europe, et d’être victime d’un haut taux de décrochage scolaire. La guidance doit concerner l’écolier, mais aussi ses parents et les enseignants. Chacun doit s’y situer. |
Cet article est extrait du livre numérique téléchargeable gratuitement : https://centredereussitescolaire.be/wp-content/uploads/2023/12/essai_psychopedagogique_sur_les_apprentissages_scolaires_et_leleve-3.pdf
Merci pour votre attention
Propositions gratuites qui se veulent positives, constructives ; elles sont pensées pour aider tous les usagers de l’école Après presque 50 ans de formations, d’expériences multiples, je souhaite partager une information professionnelle, validée, destinée à aider directement les parents, les élèves, les étudiants ET même les enseignants, si seuls devant les difficultés qu’ils rencontrent. Et ce GRATUITEMENT. Comment ? : En téléchargeant un livre numérisé de plus de 200 pages qui traite des 50 thèmes les plus abordés en consultation par les élèves et les parents, facile à lire, et proposant de nombreux liens hypertextes : Essai pour une psychologie et une pédagogie, scolaires, plus heureuses pour les élèves soumis à l’enseignement obligatoire https://centredereussitescolaire.be/2023/12/16/essai-pour-une-psychologie-et-une-pedagogie-scolaires-plus-heureuses-pour-les-eleves-soumis-a-lenseignement-obligatoire/ En consultant la centaine d’articles, et les quelques vidéos toujours gratuitement : https://centredereussitescolaire.be/2020/02/24/plusde50-reponses-professionnelles-developpees-a-partir-des-questions-qui-nous-sont-posees-depuis-30-ans/ En vous abonnant à l’infolettre périodique : https://centredereussitescolaire.be/newsletter-2/ En partageant cet article, avec qui vous estimez, ou que vous voulez aider, informer. |
Le Centre de Réussite Scolaire par sa grande indépendance, son type de consultation pluri et transdisciplinaire, et ses 39 ans d’expérience s’avère idéalement placé pour vous informer à propos de ce qui favorise ou défavorise la réussite scolaire, le bonheur d’apprendre des élèves des plus petits aux plus grands.