Allez allez, cher.e.s élèves, au travail ! Mais chacun.e avec « sa propre mémoire de travail », et sa méthode de travail.

Mots clés : Méthode de travail, mémoire de travail, métacognition, apprendre à apprendre, autonomie et apprentissage, tâches_scolaires_confinement.

Hé oui, comme pour l’intelligence, 17 élèves dans une classe, 17 mémoires de travail différentes, sachant que « la mémoire de travail » est multiple et vitale pour apprendre, résoudre les tâches scolaires.

La preuve (une couleur par élève) : Grandes différences entre les élèves et régulièrement entre les performances d’un même apprenant. (Extrait des résultats obtenus par l’ensemble des étudiants fréquentant l’enseignement « classique », testés sur une année au Centre de Réussite, aux 3 épreuves composant l’indice de la mémoire de travail de la WISC-V pendant 10 mois)

Un peu de théorie : la mémoire de travail (MT) est multiple. « Elle correspond à l’instance qui permet de maintenir disponibles les informations perçues et d’activer les connaissances et les procédures nécessaires à leurs traitements. Plus précisément, elle remplit notamment les fonctions suivantes (Rossi, 2005) :

 – sélectionner les informations qui doivent être traitées et les connaissances antérieures qu’il semble opportun d’activer ;

inhiber les traitements automatisés ;

réguler le flux attentionnel et maintenir disponibles les informations et/ou connaissances pertinentes et, au contraire, inhiber celles qui ne le sont pas ; – coordonner les opérations liées à la réalisation de différentes activités. » (in sous la direction de Crahay, M., et Dutrévis, M., 2016, 2è éditions, Psychologie des apprentissages scolaires, Ouvertures Psychologiques, de Boeck supérieur).

Oups, hé oui, la mémoire de travail ou MT sert à tout ça ! Alors, imaginez les problèmes rencontrés par les élèves qui y éprouvent des faiblesses, imaginez l’avantage pour ceux qui y affichent de grandes forces !

Ainsi, dès qu’un apprenant rencontre des difficultés psychologiques, physiologiques, physiques, mais aussi environnementales, sa MT s’avère vite altérée, ce qui impacte négativement la résolution des tâches intellectuelles, notamment.

Réflexions pédagogiques :

  • L’enseignement frontal favorise les élèves dont la MT est performante et inversement.
  • La prise de notes s’appuie fort sur la MT
  • Les examens de Noël et de juin, ainsi que les CEB et CE1D en situation, représentent une telle surcharge pour la MT que les performances de la majorité des élèves s’en trouvent faussées. Ces examens destructeurs, rappelons-le, n’existent qu’en Belgique (heureusement pour les autres) ! Voir : https://centredereussitescolaire.be/2018/10/11/troisieme-article/)
  • Plus de 80 % des élèves en grand échec, ou doubleur affichent des troubles d’apprentissage qui les pénalisent fortement lors des situations qui les y renvoient, ce qui engendre une surcharge de la MT. Donc les dys montrent une MT souvent fragile.
  • Les connaissances non automatisées surchargent la mémoire de travail, ainsi un élève qui ne connaît pas la table de 7 devra fournir plus d’effort pour résoudre l’équation 7 fois X=56.
  • Une MT encombrée nuit à la compréhension.
  • La double tâche est gérée par la MT, un élève qui prend note ne pourra en même temps retenir ce qui est dit au fur et à mesure et bien orthographier ce qu’il écrit et écrire lisiblement avant 16 ans et encore, dans le meilleur des cas.
  • La fatigue diminue l’efficacité de la MT, n’attendons pas en fin de matinée, de journée, en fin de semaine, de trimestre la même qualité de travail de toute personne, qui plus les enfants, les adolescents. Il en va de même, lorsque l’environnement du jeune est perturbant, distrayant, bruyant.
  • L’attention et la mémoire de travail sont fort liées.

Conseils pédagogiques :

  • Plus j’ai sous les yeux les informations moins je devrai faire appel à ma mémoire de travail. Par exemple, lors d’exercices faisant appel à des règles ou formules, j’ai intérêt,d’abord, à écrire toutes les formules ou règles au brouillon ensuite de résoudre les exercices.
  • En lecture silencieuse, garder les questions et le texte sous les yeux.
  • Éviter le recto-verso.
  • La prise de notes oblige à un grand effort pour retenir ce qui est dit le temps de l’écrire ; si cette activité pose un problème, j’essaie de bien écouter, de noter des mots clés puis à la maison à partir des notes d’un condisciple je rédige le texte.
  • L’explicitation d’une matière, c’est celui qui explique qui retient 4 fois plus que celui qui écoute. Dès que je joue au professeur, je suis plus efficace, et je retiens mieux ce que j’étudie.
  •  Il vaut mieux un exercice expliqué, construit par l’élève, que plusieurs sans cette démarche.
  • Plus l’apprenant « manipule », plus il bénéficie de repères visuels de consignes courtes et écrites, mieux il apprend et soulage sa mémoire de travail.
  • Élaborer des schémas s’avère parfois une façon efficace de travailler une matière, la mémorisation à plus long terme est favorisée, à condition que la technique soit adaptée au contenu et aux caractéristiques d’apprentissage de l’apprenant.

RAPPEL : 40 conseils pédagogiques dont une bonne partie sont utiles pour améliorer le travail scolaire à la maison, confiné ou pas : https://centredereussitescolaire.be/2020/02/24/plusde40-reponses-professionnelles-developpees-a-partir-des-questions-qui-nous-sont-posees-depuis-30-ans/

L’équipe


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