« Je me trompe, donc j’apprends !? », « Humanum est errare, sed non in scholis nostris. »

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« Je me trompe, donc j’apprends », une liberté heureuse battue en brèche par la grande majorité des enseignants de nos écoles primaires et secondaires publiques, ou libres catholiques, francophones, sans réaliser consciemment qu’ils pratiquent la pédagogie de l’échec. Il n’y a pas de faute, mais une erreur lourde de conséquences, qui peut toutefois générer une meilleure pédagogie, celle…de l’erreur !

Cet article suit : https://centredereussitescolaire.be/2023/02/07/je-ne-comprends-pas-que-tu-ne-comprends-pas-dit-le-professeur-a-son-eleve/

Que faire alors !?

EL= l’élève

P1 = un professeur

  • EL : Bonjour Monsieur, voilà j’ai encore travaillé le théorème de Thalès, je crois que cette fois, j’ai compris.
  • P1 : Très bien, comme quoi le travail paie !
  • EL : Est-ce que je peux refaire le contrôle ? Cette fois, je pense que je le réussirai. Ainsi j’améliorerai mon 2 sur 10
  • P1. : Non, c’est trop tard et puis ce serait injuste pour les autres élèves de ta classe.
  • EL : Mais on est plusieurs en échec et on aimerait améliorer ça !
  • P1 : Non, vous n’avez qu’à mieux travailler pour le prochain contrôle.

On peut penser que ce professeur ne réalise pas sa part de responsabilité dans cet échec (https://centredereussitescolaire.be/2021/07/04/si-vous-etes-pour-une-relation-collaborative-harmonieuse-constructive-et-positive-entre-les-usagers-de-lecole-obligatoire-alors-promouvez-la-pedagogie-collaborative).

En tout cas, il ne respecte pas la demande de cette élève, et donc ne valorise pas justement son travail supplémentaire. Il immortalise ce 2 sur 10, résultat qui ne représente plus la maîtrise qu’offre cette apprenante du théorème de Thalès, grâce à ses efforts. C’est bien une pédagogie de l’échec, vraiment PAS de l’erreur.

P2 = un autre professeur, une autre approche

  • EL : Voilà monsieur, j’ai joué au professeur en expliquant le théorème de Thalès et j’ai fait la même chose avec l’exercice, je crois que c’est clair maintenant.
  • P2 : Très bien, je te propose de m’expliquer cet exercice ou, si tu préfères, de le faire avec un élève.
  • EL : Je préfère le faire avec ma voisine de banc, avec vous, j’ai un peu peur.
  • P2 : Pas de problème !

L’élève est écoutée, et se voit proposer une méthode qui la fait « agir ». Elle reçoit une réponse en lien avec son travail effectué, une proposition concrète, un chemin à suivre. Surtout pas d’évaluation sommative à rattraper, mais une méthode efficace pour tirer profit d’une « erreur, d’une incompréhension exprimée par une élève. Bref, de la vraie pédagogie de l’erreur.

Ces petits dialogues, pour vous rappeler que :

La pédagogie de l’erreur s’avère très efficace, efficacité reconnue et prouvée par les neurosciences (https://apprendre-reviser-memoriser.fr/neurosciences-comment-le-cerveau-apprend-des-erreurs/).

L’évaluation sommative telle que pratiquée chez nous dans l’enseignement obligatoire promeut la pédagogie de l’échec ; une relation nuisible basée sur la croyance fausse que mettre un 2/10 va stimuler l’élève et le motiver à mieux travailler.

La motivation se base sur la réussite de l’apprentissage et le plaisir que l’apprenant tire de cette réussite, PAS le contraire (https://centredereussitescolaire.be/2019/10/22/la-tolerance-a-la-non-connaissance-a-la-non-comprehension-est-liee-au-plaisir-dapprendre/).

L’élève est très bien placé pour aider son professeur à l’aider lui (https://centredereussitescolaire.be/2021/10/13/leleve-aide-son-professeur-a-laider-un-duo-gagnant/).

– La pédagogie de l’erreur existe depuis la nuit des temps, elle est promue par de nombreuses pédagogies dites ouvertes ou nouvelles (https://centredereussitescolaire.be/2021/12/05/quelle-est-vieille-la-pedagogie-nouvelle-et-si-peu-utilisee-quelle-est-comme-neuve/), elle est prouvée comme très efficace par les neurosciences, elle constitue la base de l’enseignement de nombreux pays.

Pourtant notre école obligatoire continue envers et contre tout à s’appuyer sur la pédagogie de l’échec pour évaluer les jeunes. Il n’y a pas de mauvaise réponse, il n’y a que de mauvaises questions, dit-on. Comme quoi notre culture scolaire se montre intolérante à tout changement. Elle prête aux riches, et entend bien continuer à nier cette pratique injuste, nuisible et ruineuse que constitue l’évaluation sommative (https://centredereussitescolaire.be/2022/11/14/quels-profits-pour-leleve-belge-francophone-qui-frequente-lecole-obliga/).

Rappel important pour bien comprendre les mauvaises conditions pédagogiques et scolaires dans lesquelles les élèves ont vécu et vivent encore depuis mars 2020, et donc sur quatre années scolaires.

Ils sont victimes d’un manque de jours d’enseignement généré par les confinements et quarantaines. Trop d’étudiants du secondaire ont eu plus de 100 heures de fourche (absence professorale), voire plus, l’année scolaire (2021-22). L’absentéisme professoral reste très important.

° Ils souffrent d’un grand manque d’encadrement scolaire ; leur rythme de travail a été et est encore déstructuré.

° D’un environnement familial, sociétal, soumis à des tensions inattendues, traumatisantes.

° Les élèves qui sont en 2è, 3è et 4è primaire ont appris à lire, écrire et calculer dans de mauvaises conditions.

° Les étudiants de 2è, 3è et surtout 4è secondaire ont entamé le secondaire dans de mauvaises conditions.

° Des pans des programmes n’ont pu être enseignés dans les temps, de trop nombreux enseignants n’en tiennent pas compte.

° Ces trois années scolaires, où l’élève a vu son cadre scolaire se déstructurer dans le temps et l’espace, ont éprouvé les élèves. Il ne faut pas sous-estimer la lassitude que cela a pu générer auprès des apprenants, surtout s’ils sont victimes de difficultés d’apprentissage.

 
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