
La notion « Zéro » est très complexe. Le nombre 0 s’avère relativement difficile à manipuler, à comprendre pour l’adulte, qui plus est pour les enfants.
Par exemple :
0 divisé par 8 donne la même réponse que 0 divisé par 542,28, soit 0
0/8 = 0/542,8 = 0
8 divisé par 0 donne la même réponse que 542,26 divisé par 0, soit l’infini
8/0 = 542,26/0 = l’infini
Voici quelques aspects associés à la notion « zéro » :
- 0/10 (note à un contrôle sommatif), résultat qui verra très souvent l’élève se vivre, à ce moment-là, comme nul et sans valeur.
- Recommencer « quelque chose » à zéro (parfois donné comme explication par les professeurs quand ils font doubler un élève), ce qui est faux puisque l’expérience a été vécue, on ne repart pas de 0.
- La peur du vide.
- Il fait une température de 0 degré (une réalité physique).
- Étage 0 (étage réel d’un bâtiment).
- Le chiffre 0, un des 10 chiffres (le chiffre est aux nombres ce que la lettre est aux mots).
- Le zéro absolu : la température la plus basse qui puisse exister (une réalité physique).
- Le nombre 0 qui existe entre -1 et +1.
- 0 symbole du vide.
- La peur du vide.
- Pas de zéro dans les nombres romains. Nous sommes en 2023, soit MMXXIII.
- Etc.
Combien de fois les professeurs n’utilisent-ils pas ce symbole comme menace, ou pour noter un contrôle. Un enfant de 6 ans peut se voir attribuer 0 sur 10 pour une évaluation en calcul, alors qu’il ne maîtrise pas le nombre 0, il ne le comprend pas. Dans ce cas-ci, intuitivement, il pense que tout est mauvais, voir qu’il est nul. N’oublions pas qu’il commence à apprendre à compter, à découvrir les nombres et les opérations.
Mettre un zéro à un élève lors d’une évaluation sommative, ou pour le punir constitue en soi un acte potentiellement violent, insultant, humiliant, voire dangereux, puisque le système scolaire va l’intégrer dans une moyenne (au demeurant, une faute sur le plan scientifique ou mathématique), moyenne qui sert de pression, de raison pour menacer l’apprenant d’une mise en échec, voire d’un redoublement. Ces effets s’avèrent très négatifs sur l’estime de soi, sur les relations entre la victime et ses parents, et sur la réputation de l’enfant dans sa classe, notamment.
Cette petite réflexion, pour vous rappeler que le professeur est responsable des ¾ d’un acte d’enseignement, que l’élève d’un seul quart (voir : https://centredereussitescolaire.be/2021/07/04/si-vous-etes-pour-une-relation-collaborative-harmonieuse-constructive-et-positive-entre-les-usagers-de-lecole-obligatoire-alors-promouvez-la-pedagogie-collaborative/). Jamais, les efforts d’un professeur ou d’un élève ne valent zéro, ni leur connaissance d’un sujet, d’ailleurs. Seule l’évaluation formative respecte la pédagogie de l’erreur, mais aussi le bon sens. Pas de pédagogie de l’erreur possible, si l’élève peut se voir attribuer un 0/10, note reprise pour juger de sa réussite du cours, de l’année. |
Rappel important pour bien comprendre les mauvaises conditions pédagogiques et scolaires dans lesquelles les élèves ont vécu et vivent encore depuis mars 2020, et donc sur quatre années scolaires.
Ils souffrent d’un grand manque d’encadrement scolaire ; leur rythme de travail a été et est encore déstructuré.
D’un environnement familial, sociétal, soumis à des tensions inattendues, traumatisantes.
Les élèves qui sont en 2è, 3è et 4è primaire ont appris à lire, écrire et calculer dans de mauvaises conditions.
Les étudiants de 2è, 3è et surtout 4è secondaire ont entamé le secondaire dans de mauvaises conditions.
Des pans des programmes n’ont pu être enseignés dans les temps, de trop nombreux enseignants n’en tiennent pas compte.
Ces trois années scolaires, où l’élève a vu son cadre scolaire se déstructurer dans le temps et l’espace, ont éprouvé les élèves. Il ne faut pas sous-estimer la lassitude que cela a pu générer auprès des apprenants, surtout s’ils sont victimes de difficultés d’apprentissage.
Si vous avez d’autres sujets qui vous préoccupent et s’ils concernent les apprentissages, l’école, vous pourrez trouver des réponses (accès gratuit), en cliquant sur https://centredereussitescolaire.be/2020/02/24/plusde50-reponses-professionnelles-developpees-a-partir-des-questions-qui-nous-sont-posees-depuis-30-ans/
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