Centre de Réussite Scolaire

Mais ils sont peu raisonnés,

les ressources d’apprentissage n’y sont pas intégrées.

Depuis « toujours », les dyslexiques bénéficient « d’aménagements raisonnables » pour passer l’examen théorique du permis de conduire, une théorie que les candidats peuvent mémoriser et comprendre pendant le temps qu’ils veulent tout en pouvant se faire aider comme ils le souhaitent, pour les étudier.

Les écoles européennes (5 écoles à Bruxelles pour plus de 13 à 14 000 élèves) appliquent des aménagements plus largement que « raisonnablement », depuis bien plus de 15 ans, aux élèves à besoins spécifiques.

En décembre 2017, l’enseignement primaire et secondaire belge francophone se voit « obligé » de respecter « Les aménagements raisonnables sont des mesures appropriées, prises en fonction des besoins dans une situation concrète, afin de permettre à une personne présentant des besoins spécifiques de progresser dans son parcours. ».

En mars 2024, que constatons-nous grâce à l’observatoire unique que constitue le Centre de Réussite Scolaire ?

1. Les aménagements de base (un temps supplémentaire accordé aux évaluations, pas de feuille imprimée au verso) sont à 90% refusés ou oubliés par les enseignants du secondaire en dehors des examens.
2. Les professeurs du secondaire semblent à 90% avoir compris que ces aménagements sont obligatoires uniquement lors des évaluations certificatives (examens). Ils n’en tiennent pas compte ou si peu dans l’élaboration de leur didactique (la façon dont ils enseignent leur matière). Le peu d’enseignants qui se montrent vraiment soucieux d’aider les élèves DYS, ne justifie évidemment pas l’écrasante majorité « résistante » aux changements, autorités scolaires incluses.
3. Les écoles supérieures (universitaires ou non) ne les appliquent (essentiellement un temps supplémentaire accordé aux examens) que si l’étudiant leur fournit une attestation récente d’un spécialiste accompagné du détail des résultats, ce qui constitue une atteinte à l’intégrité psychologique dudit étudiant ET au secret professionnel ET au respect de la parole dudit spécialiste. En primaire et secondaire, seule l’attestation suffit.
4. Les programmes scolaires de l’enseignement obligatoire ne tiennent absolument pas compte des différences fondamentales entre les ressources d’apprentissage des élèves, et encore moins de leurs besoins spécifiques. Toutefois de plus en plus d’enseignants évitent de pénaliser les dysorthographiques quand ce n’est pas le sujet de l’évaluation.
5. Seul l’enseignement spécialisé respecte vraiment les enfants à besoins spécifiques, voir : http://enseignement.be/index.php?page=0&navi=16 .
6. N’oublions pas que les aménagements raisonnables ne changent rien aux troubles d’apprentissage, puisqu’ils ne tiennent pas compte des ressources d’apprentissage et donc de la façon d’enseigner des professeurs et celle d’apprendre de l’élève.
7. L’école primaire se montre nettement plus proactive pour aider les élèves à besoins spécifiques, même si la marge de progrès s’avère encore importante.
8. Le pacte pour un enseignement d’excellence ne remet pas en question l’évaluation sommative et certificative, la première responsable des redoublements, des décrochages scolaires, voire d’une partie de l’absentéisme professorale (lire ou écouter le court article : https://centredereussitescolaire.be/2024/02/18/lecole-obligatoire-et-la-metaphore-de-laquarium/

Bref, ces aménagements dits raisonnables servent en primaire surtout, en secondaire, et en supérieur, à légèrement adapter les évaluations certificatives, voire sommatives, pour les élèves diagnostiqués « à besoins spécifiques ». Rappelons que ces évaluations N’ÉVALUENT PAS la maîtrise qu’a l’élève du sujet évalué (lire ou écouter ce court article : https://centredereussitescolaire.be/2022/06/07/voici-pourquoi-les-examens-evaluent-mal-les-apprentissages-scolaires-informations-conseils-bien-utiles-pour-les-parents-et-leurs-enfants/  ).

Que pouvons-nous faire pour contribuer à aider les élèves à besoins spécifiques ?

Prôner le dossier d’apprentissage !

Voici une méthode qui fait ses preuves et que nous pratiquons depuis de nombreuses années.

1. Élaborer un dossier d’apprentissage (un exemple est proposé ci-dessous) contenant des conseils pour tous, adaptés bien sûr à l’élève en question. Les aménagements raisonnables y sont repris. Cette démarche va beaucoup plus loin.

Remarque : Le Pacte pour un enseignement d’excellence propose une idée un peu similaire : le  « Dossier d’Accompagnement de l’Élève (DAccE), un dossier individuel et unique pour soutenir la réussite de chaque élève scolarisé en FWB » voir : DAccE Guide-Utilisation (ressource 18115) (1).pdf C’est un dossier surtout lié à l’école, qui en veut la maîtrise, au contraire du dossier d’apprentissage que nous proposons, qui lui est géré par la famille et l’élève qui le partagent avec l’école. Le dossier d’apprentissage est utilisé dans l’enseignement canadien depuis au moins 25 ans.

2. Les élèves que nous suivons et leurs parents sont conviés à aider leurs professeurs à aider ledit apprenant. Les élèves (du primaire et secondaire) que nous suivons se voient aider directement à remédier à leur(s) DYS, tout en développant une méthode de travail qui intègre leurs besoins spécifiques, avec leurs parents, si possible.

Vous l’aurez compris, c’est un travail d’équipe important si on veut que l’élève victime de troubles d’apprentissage réussisse sa scolarité plus heureusement.

Le Dossier d’apprentissage

« Si vous ne respectez pas mon dossier d’apprentissage, prenez mon handicap cognitif ! »

(extrait de https://centredereussitescolaire.be/2023/12/16/essai-pour-une-psychologie-et-une-pedagogie-scolaires-plus-heureuses-pour-les-eleves-soumis-a-lenseignement-obligatoire/)

Un outil de communication formidable pour l’élève, son entourage, quand le système place l’apprenant au centre.

Appelé aussi porte-folio, il est constitué d’une collection de travaux qui témoignent des réalisations et des compétences d’un élève. Ce dossier lui appartient. Bien sûr, l’intérêt est d’y rassembler des informations transmissibles qui favorisent la représentation de ses ressources d’apprentissage, mais aussi de permettre à son propriétaire d’élaborer sa didactique, son autoévaluation, avec l’aide de ses proches, des enseignants, et d’autres aidants. Ce dossier contiendra les informations permettant de l’aider. Voici l’exemple d’un document d’aide d’un apprenant « DYS », le jeune est partie prenante dans son écriture, sa communication, et son actualisation. Il gère son dossier d’apprentissage.

Proposition Chaque élève construit et actualise son dossier d’apprentissage avec l’aide de ses proches, de l’école. Un dossier peut contenir un document d’aide si l’élève est « DYS » ; ceci est un exemple. Objet : Document d’aide à l’apprentissage : Informations utiles caractérisant Apprenant dont il importe de tenir compte afin qu’il puisse apprendre le mieux possible et montrer son bon travail. Concerne : Apprenant (mis pour le Nom de l’élève), né.e le   Bonjour, Quelques faiblesses me freinent dans mon travail et dans l’acquisition des matières. De ce fait, je fournis BEAUCOUP d’efforts pour résoudre les tâches scolaires. Je fournis un travail important afin de compenser ces difficultés notamment en suivant une remédiation. Il est important de savoir que ces faiblesses sont dues uniquement à mon développement, je n’y suis pour rien, personne n’y est pour rien, mais je veux les assumer et profiter de mes forces le mieux possible. Si vous voulez m’épauler dans l’acquisition des apprentissages scolaires et leur évaluation, j’en serai très heureux. Voici quelques idées et informations : – Le trouble d’apprentissage spécifique dont Apprenant est victime est défini par une dyslexie[1]-dysorthographie[2], développementale. – Ce trouble a pour conséquence, notamment : d’exiger d’Apprenant un supplément d’efforts très important et supérieur à la normale pour résoudre les tâches scolaires de la journée malgré ses bonnes forces intellectuelles. – C’est épuisant et usant, en fin de matinée, de journée, de semaine, de trimestre, il ne peut qu’éprouver une grande fatigue. – Aux évaluations et examens, lui accorder un 1/3 temps supplémentaire lors des contrôles ET vérifier qu’il applique bien les consignes, par exemple en lui demandant de les expliquer ou au besoin en les lui lisant. – Lors des devoirs, amener Apprenant à manipuler et expliquer ce qu’il est en train de faire. Il vaut mieux un exercice expliqué, construit par lui, que plusieurs sans cette démarche. Les suivants si Apprenant est fatigué doivent être évités. – Plus il manipulera, plus il bénéficiera de repères visuels de consignes courtes et écrites, mieux il apprendra.Utiliser des phrases courtes et reformuler régulièrement les consignes. Apprenant sera en mesure de mieux comprendre ce qui lui est demandé. – Plus il aura tout sous les yeux, plus il soulage sa mémoire en général – Lui demander d’expliquer les questions pour vérifier qu’il les a bien comprises lorsqu’il demande de l’aide. Ne pas hésiter à vérifier sa compréhension de la matière en lui demandant de l’expliquer. – Éviter le recto-verso afin qu’il puisse avoir tout sous les yeux. – Lorsque l’enseignant dicte une consigne, la lire moins vite afin qu’Apprenant ait le temps d’écrire celle-ci. – Le bruit de fond affectera plus rapidement son attention, la qualité de sa lecture, que la moyenne. Il a plus besoin de calme et de silence que ses condisciples. – Lui permettre d’utiliser un guide de lecture. – Utiliser la taille de police 14. – Interligne 1,5 minimum.Une proposition ou question par ligne. – Pour les livres à lire, si possible, favoriser l’audiolivre. – Voici des sites riches en informations sur les « dys », https://www.dys-positif.fr/ https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/troubles-specifiques-apprentissageshttps://padlet.com/laurenced1203/aanfey04cubu?fbclid=IwAR0dA9IeMWz4IPXc9l3F4A3j_LFftJCx-Jhu0Ll1ie5xp0Gqq0isOw1ruIw – Utiliser des lettrines pour dyslexiques, si Apprenant le préfère :  https://www.opendyslexic.org/. – L’utilisation d’un programme informatique tel qu’ANTIDOTE, aide non seulement à mieux orthographier ce qu’on écrit, mais aussi à rédiger en général : Antidote : correcteur, dictionnaires, guides – Ce site présente des produits destinés aux élèves “dys”: OUAD – Jeux et matériel pédagogique pour enfants à besoins spécifiques. – Le site https://centredereussitescolaire.be/ offre dans sa rubrique “coin lecture” des informations psychopédagogiques très utiles, il y a possibilité de s’y abonner, c’est gratuit. Voici l’index des thèmes https://centredereussitescolaire.be/2020/02/24/plusde40-reponses-professionnelles-developpees-a-partir-des-questions-qui-nous-sont-posees-depuis-30-ans/ (+ de 90 articles) Merci beaucoup,   Signature de l’élève et des spécialistes

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[1] « Trouble spécifique de la lecture se manifestant par une difficulté importante et persistante dans l’apprentissage de la lecture en dépit d’un enseignement classique, d’une intelligence suffisante, et de facilités socioculturelles, trouble qui relève d’inaptitudes cognitives fondamentales ayant fréquemment une origine constitutionnelle. », extrait de la définition de la dyslexie de développement (Campolini, 2000, in Bronselaer D., 2010, Réussir à l’école, Averbode, Labor éducation).

[2] « Trouble spécifique de l’orthographe en dépit d’un enseignement classique, d’une intelligence suffisante et de facilités socioculturelles, qui relève d’inaptitudes cognitives fondamentales ayant une origine constitutionnelle », extrait de la définition de dysorthographie de développement (Campolini,2000, in Bronselaer D., 2010, Réussir à l’école, Averbode, Labor éducation).

Si vous voulez plus vous informer sur les aménagements raisonnables :

• FAPEO (association des parents de l’enseignement officiel) : https://www.fapeo.be/wp-content/uploads/2014/11/7-15-Am%C3%A9nagements-raisonnables1.pdf
• Le ministère : http://enseignement.be/index.php?page=28599&navi=4921

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